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Marseille: face à l'insécurité, les locataires de la résidence Sainte-Geneviève réclament un portail et une clôture

Lassés des incivilités et du vandalisme, les habitants appellent leur bailleur à investir pour protéger les lieux, y compris si cela signifie une hausse des charges. Mais ce dernier refuse.

La résidence Sainte-Geneviève est baignée d'un doux soleil automnal en ce jeudi de novembre. Mais pas de quoi apaiser le courroux de ses habitants, excédés par les incivilités qui touchent cet ensemble d'immeubles du 10e arrondissement de Marseille depuis trois ans.

Stéphanie vit dans l'un des 343 logements que comporte le lotissement. Comme les autres, elle est plus que lassée de vivre au milieu d'un carrefour entre différents points de deal.

"On a beaucoup de personnes qui viennent squatter sous le porche (...). On a eu 45 voitures vandalisées en une nuit", se remémore-t-elle au micro de BFM Marseille Provence.

Une autre femme ayant requis l'anonymat abonde: "On n'est plus en sécurité du tout ici. Parce que ça a commencé par des rodéos, ça a continué par des feux de poubelles, feux de voitures". "On est chez nous quand même. On est chez nous, on veut la tranquillité. On est tous solidaires. On ne lâchera rien. On ira jusqu'au bout", promet une troisième habitante.

1.881 résidences protégées

Leur volonté: encadrer la résidence Sainte-Geneviève d'une clôture et réguler les allées et venues au moyen d'une barrière. Une option choisie par pas moins de 1.881 résidences à Marseille, soit 34% du parc immobilier.

Habitat Marseille Provence (HMP) refuse cependant d'accéder à cette demande. Le bailleur social avance une raison purement financière: l'installation et l'entretien de barrières de sécurité coûterait au total 60.000 euros, selon un devis réalisé pour l'association des locataires consulté par France Bleu Provence.

Cela ne serait pas conséquence sur les charges à régler par les résidents, avertit HMP. Pour autant, ces derniers se disent prêts à consentir à un effort. 85% des personnes interrogées accepteraient de verser chaque mois 10 euros supplémentaires si cela leur permettait de se sentir davantage en sécurité.

Fragmentation sociale

À Marseille, la demande de protection des résidences tend à grimper d'année en année. Ce qui implique parfois quelques complications.

Pierre Linossier vit à Coin Joli, un lotissement situé dans le 9e arrondissement. "Depuis que Coin Joli est fermé sur toute sa périphérie, le trajet des écoliers est beaucoup moins sécurisé qu'avant. Ça, c'est un gros problème", soulève-t-il.

Les clôtures, poursuit l'intéressé, compliquent en outre les accès au centre commercial, aux soins, et même aux transports publics. Elles aggravent également la fragmentation sociale.

Marie Roux avec Florian Bouhot