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Marseille: comment le Mucem a contribué à l'évacuation d'artistes Afghans

Le musée a mobilisé le monde culturel local pour permettre l'obtention de visas pour une douzaine de familles, menacées par les talibans.

C'était le 15 août dernier. Les talibans s'emparaient de Kaboul, peu après le retrait des troupes américaines ordonné par Joe Biden, près de 20 ans après avoir été chassés du pouvoir. La chute de la capitale afghane a été suivie de plusieurs vagues d'évacuations. Plusieurs milliers de réfugiés ont pris la direction de la France. Certains sont arrivés à Marseille. Une opération à laquelle a grandement contribué le Mucem.

Une douzaine de familles d'artistes, pour un total de 74 personnes, vivent désormais dans la cité phocéenne. Celle d'Asar Laiq Niazai en fait partie. L'intéressé, sa compagne et leurs dix enfants n'ont pas eu d'autre choix que fuir.

"Dans le cadre de mon métier, j'ai critiqué le gouvernement et les talibans, relate-t-il. J'avais de la notoriété, je commençais à être très menacé, à être suivi. Les talibans sont venus chez moi pour me chercher. J'ai dû changer de maison à plusieurs reprises. Je ne me sentais plus du tout en sécurité."

Vingt jours, passés entre l'aéroport Kaboul et l'ambassade de France, ont été nécessaires pour finaliser l'exfiltration de sa famille.

"On a commencé à mobiliser les structures et les institutions culturelles à Marseille et dans la région pour avoir des lettres d'invitation, des garanties d'hébergement, pour pouvoir obtenir les visas pour les artistes", retrace Guilda Chahverdi, commissaire de l'exposition "Kharmohra, l'Afghanistan au risque de l'art", organisée au Mucem de novembre 2019 à mars 2020.

Une cagnotte, mise en ligne sur Hello Asso, a été lancée pour recueillir des dons destinés à faciliter l'installation des familles afghanes à Marseille et à rembourser les billets d'avion. Pour l'heure, plus de 105.000 euros, sur les 150.600 espérés, ont déjà été collectés.

Manon Mugica avec Florian Bouhot