"Nous suffoquons": une pétition du maire de Marseille contre les navires les plus polluants

Le maire demande l'interdiction des escales des plus gros bateaux lors des pics de pollution.

"À Marseille, on respire la pollution et on la voit." Le maire Benoît Payan a lancé ce mardi une pétition en ligne contre la pollution maritime dans sa ville, et plus largement en Méditérranée. Il en appelle aux pouvoirs publics pour limiter les émissions des bateaux dans les villes portuaires.

"Une zone de non-droit"

Le maire de Marseille dénonce une réglementation trop souple concernant l'émission de polluants en mer Méditerranée, l'une des "plus polluées au monde". Il n'existe en effet pas de règle spécifique concernant l'émission de souffre des bateaux. C'est pourtant le cas d'autres zones navigables, ce qui fait dire à Benoît Payan que la mer Méditerranée est une "zone de non-droit".

L'édile exige des normes "strictes et ambitieuses" et le changement des règles internationales. Il en appelle aux autorités pour protéger la mer mais aussi les habitants du littoral, à Marseille comme sur tout le pourtour méditéranéen. Alors que l'Organisation Maritime Internationale (OMI) s'apprête a examiner une réglementation pour limiter l'émission de souffre, il demande que cette dernière "accélère sa décision".

"Il est grand temps d'agir'"

Parmi la liste des demandes formulées par la pétition, on retrouve également la multiplication des "contrôles sur les navires croisant en rade de Marseille", "la mise en œuvre d'une interdiction des escales pour les navires les plus polluants durant les pics de pollution" ou encore un "accord sur les émissions d'oxydes d'azote" et la mise en place "urgente" d'une zone de contrôle des émissions atmosphériques (ECA), comme c'est le cas en mer du Nord ou en mer Baltique, par exemple. Dans ces zones maritimes, les contrôles des navires sont plus stricts.

En février dernier, 25 maires du pourtour méditerranéen, à l'initiative de Benoît Payan, avaient signé une tribune publiée dans le journal Le Monde pour demander la création d'une zone de réglementation des émissions de polluants atmosphériques.

Alors que le pays connaît actuellement une vague de chaleur exceptionnelle, les Bouches-du-Rhône ne sont pas épargnées. Les températures élevées contribuent à la concentration d'ozone dans l'air, ce qui a provoqué ces derniers jours un pic de pollution à Marseille.

Sarah Boumghar