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La Valentine: un cirque ravive les tensions autour de l'utilisation d'animaux sauvages

Une troupe itinérante détenant notamment des fauves a élu domicile dans le parking d'un centre commercial privé sur le territoire du hameau, alors que la municipalité marseillaise s'était engagée à ne plus recevoir ce genre de cirques.

La polémique enfle à La Valentine (Bouches-du-Rhône). En cause: un cirque itinérant possédant des animaux sauvages, à l'instar du lionceau blanc Nougat, et qui en ont fait les acteurs principaux de certains numéros, a installé son chapiteau dans le parking d'un centre commercial du hameau de Saint-Savournin. Or, la municipalité bucco-rhodanienne s'est engagée à ne plus recevoir ces cirques avec animaux sur son territoire.

Pas question, néanmoins, pour Alexandre Muller de procéder à tout départ anticipé avant la date du 5 décembre prochain, initialement prévue pour le démontage du chapiteau:

"La mairie de Marseille avait pris une position concernant les cirques avec animaux. Mais il faut savoir qu'il n'y a aucun arrêté, et que les arrêtés que les maires prennent sont des arrêtés illégaux. Ils sont à chaque fois retoqués par le tribunal, plaide le directeur du cirque éponyme".

Un vœu d'opposition déclaré depuis octobre 2020

Toutefois, interrogée par BFM Marseille-Provence, la mairie de Marseille persiste et signe: un vœu s'opposant à la présence des enceintes circasiennes accueillant des animaux sauvages est effective depuis octobre 2020. Mais une difficulté réside dans le fait que le cirque Muller a élu domicile sur un terrain privé.

"La Mairie n'autorise pas l'installation de cirques avec des animaux sur son espace public", tranche-t-elle.

"Impossible de répondre aux besoins des animaux"

La problématique se niche d'autre part dans le souci du bien-être des animaux. Car, quand bien même les équipes du cirque assurent du bon entretien de leurs pensionnaires à poils, les associations militant sur cette question estiment qu'une telle pratique doit aujourd'hui être définitivement révolue.

Il y a un consensus scientifique sur le fait qu’il est impossible de répondre aux besoins fondamentaux des animaux. Les fauves sont des animaux qui ont besoin d’un territoire de plusieurs dizaines de kilomètres carré, et là, on est sur des cages de quelques dizaines de mètres carré, pointe Amandine Sanvisens, cofondatrice de l'association PAZ qui œuvre pour la défense du monde animal.

Interdiction totale de détention d'ici sept ans

Cette polémique s'amplifie alors qu'un épisode similaire s'est récemment déroulé à Vitrolles, et les cas vont en se multipliant partout sur le territoire hexagonal. Pour statuer sur cette épineuse question, le sujet arrivera sur la table des parlementaires ce jeudi, où une proposition de loi incluant une mention sur ces pratiques dans le milieu circassien doit être votée.

Les spectacles présentant des animaux sauvages seront ainsi proscrits dans la programmation de cirques itinérants d'ici sept ans. Concernant l'acquisition et la reproduction forcée des spécimens en vue de les présenter au public dans l'un de ces cirques, ces pratiques seront interdites d'ici deux années.

Hugo Roux