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"Je suis une propriétaire SDF": ses deux biens squattés à Marseille, elle vit dans son local commercial

Rue d'Aubagne Marseille

Rue d'Aubagne Marseille - BFMTV

Après avoir perdu son appartement dans les effondrements de la rue d'Aubagne, Gabrielle a fait l'acquisition d'un local commercial que l'occupante refuse de quitter. L'appartement qu'elle possède à la Belle-de-Mai est lui aussi squatté.

"Je suis une propriétaire SDF". Gabrielle, cheffe d'entreprise, fait l'acquisition d'un local commercial dans la rue d'Aubagne en 2020, déjà occupé. Elle-même a perdu son logement lors des effondrements dans cette même rue, en novembre 2018.

Mais, depuis deux ans, la locataire de son nouveau bien refuse de payer une somme supérieure à 400 euros par mois pour le loyer. Elle ne veut pas non plus s'acquitter des charges, qui s'élèvent à 600 euros, selon la propriétaire.

Gabrielle dépose alors plainte pour rompre le bail qui la lie à la locataire, et la justice lui donne raison. Son expulsion est ordonnée en juillet dernier mais, à ce jour, l'occupante actuelle n'a toujours pas quitté les lieux.

"Le problème dans tout ça, c'est que je suis responsable de ce qu'il se passe là-dedans", déplore Gabrielle. La propriétaire évoque également des problèmes avec la locataire et la famille de cette dernière, qui impactent sa santé:

"Leur agressivité fait qu'aujourd'hui, moi, je ne vis plus. Elle m'envoie ses enfants, ses neveux. Ils m'ont cassé les caméras de surveillance de l'immeuble, les interphones de l'entreprise. Au total, toutes ces histoires me coûtent pas loin de 30.000 euros".

"Ça va faire 20 ans que je suis là, je ne partirai pas comme ça"

Aujourd'hui, elle n'a d'autre choix que d'attendre l'intervention des forces de l'ordre pour éxécuter l'expulsion de la locataire.

La locataire estime quant à elle qu'elle est dans son droit et a décidé de faire appel de la décision de justice. "Avant de quitter, il faut que je vende mon fonds de commerce, il faut que l'on me rembourse l'argent que j'ai investi. Ici, c'était un trou à rats; c'est grâce à moi si le local est tel qu'il est aujourd'hui. Ça va faire 20 ans que je suis là, je ne partirai pas comme ça", a-t-elle réagi au micro de BFM Marseille.

À ce jour, la situation est dans l'impasse. Elle s'ajoute pour Gabrielle à un autre problème similaire. Elle possède un appartement situé à la Belle de Mai, dans la résidence Le Gyptis, lui aussi squatté depuis trois ans.

Elle est contrainte de vivre dans le local où elle a installé son entreprise. "C'est ici que je travaille, c'est ma salle à manger, c'est ma chambre", déplore-t-elle.

Marie Roux et Sarah Boumghar