BFM Marseille
Marseille

"Je n'ai pas le foncier disponible": la maire de Rognac dénonce l'obligation de construire des logements sociaux

La loi SRU impose à certaines communes de se doter de 20 à 25% de logements sociaux. Rognac n'en n'a que 380 alors qu'elle doit en construire plus de 650 d'ici neuf ans.

"Je ne céderai pas aux injonctions de l'État." Sylvie Miceli-Houdais, la maire de Rognac (Bouches-du-Rhône), ne souhaite pas construire de nouveaux logements sociaux dans sa commune.

Un choix qui intervient après avoir reçu une amende 573.000 euros pour 2024. Un montant jugé "insoutenable" qui correspond à la pénalité imposée par l'État dans le cadre de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain). Les communes de plus de 350.000 habitants situés en agglomération doivent se doter de 20 à 25% de logements sociaux d'ici 2025.

"Je ne peux pas honorer ce qu'on me demande"

La ville de Rognac n'en compte que 380 alors que l'État lui en demande 650 d'ici neuf ans, un projet infaisable pour la mairie.

"Je ne peux pas honorer ce qu'on me demande, une construction de 660 logements (...°) Je n'ai pas le foncier disponible", martèle-t-elle au micro de BFM Marseille Provence.

"À partir de là, je ne peux faire que des propositions qui vont être minimalistes pour atteindre les 660. Je veux bien participer à réduire la crise du logement en France mais encore une fois avec les spécificités de chaque commune", ajoute la maire.

L'idée n'est pas de s'opposer à la création de nouveaux logements sociaux mais de dénoncer l'impossibilité de les construire. La maire de Rognac fait partie des 42 édiles ayant adressé une lettre au ministre du Logement pour obtenir une modification de cette loi qui vise à obtenir une meilleure répartition des logements sociaux.

Une proposition de loi en ce sens a été déposée mercredi 27 mars par deux sénateurs des Bouches-du-Rhône, Stéphane Le Rudulier et Brigitte Devésa.

Marie Roux avec Marine Langlois