BFM Marseille
Marseille

"J'en veux à l'État": le frère d'un retraité victime collatérale à Marseille demande des renforts de police

Un homme de 63 ans a été tué et un trentenaire grièvement blessé dans une fusillade lundi soir dans une cité des quartiers nord de Marseille. Le sexagénaire a reçu plusieurs impacts de balles au niveau du thorax, alors qu'il se situait dans un snack au rideau de fer fermé.

Ce mercredi soir à la cité de la Busserine à Marseille, une trentaine de personnes se sont réunies devant le centre social de la cité pour présenter leurs condoléances à la famille du sexagénaire, tué de plusieurs balles lundi soir.

L'homme de 63 ans, inconnu des services de police, a reçu plusieurs impacts de balles au niveau du thorax, alors qu'il se situait dans un snack au rideau de fer fermé, à côté d'un point de deal au sein de la cité du 14e arrondissement. Un second homme d'une trentaine d'année a été grièvement blessé.

Selon son petit-frère, rencontré par BFM Marseille Provence, le sexagénaire était quelqu'un de très apprécié dans le quartier, qui aimait jouer à la pétanque et qui était fan de football.

Un retraité sans histoire qui s'est retrouvé "dans un endroit qu'il ne fallait pas" alors qu'il jouait aux cartes.

Il demande plus de renforts de police

Son frère explique que la famille de la victime est "choquée" par les événements. "Mon père est fatigué, il est malade. On est dans un état, ce n'est pas possible".

Dans le snack, plusieurs personnes avaient l'habitude de se retrouver pour parler de "la pluie et du beau temps". Aujourd'hui, le frère de la victime est plus en colère que triste. Il en veut à l'État et réclame plus de présence policière, non pas pour contrôler les habitants mais pour sévir face aux réseaux.

"Tous les jours, on entend qu'il y a des morts. J'en veux à l'Etat parce qu'ils ne font rien du tout", confie le frère de la victime.

Ce dernier explique que des camions de CRS tournent dans le quartier mais "ils ne font que ça". "De temps en temps, ils se moquent de nous, ils rigolent. Ils contrôlent les papiers, la carte grise, les pneus, les amendes. Voilà, ils ne font que ça".

Des jeunes qui obtiennent des armes facilement

Le frère de la victime explique avoir grandi dans ce quartier, mais il y revient de moins en moins en raison de la violence qui y règne: "Avec ma femme, on parle tous les jours de ces problèmes. Il y a toujours des règlements de compte, à la Joliette, vers La Paternelle, Saint-Joseph (...) Les gens en ont marre".

Il confie avoir peur au quotidien. "Quand je vais dans un magasin, je suis obligé de regarder derrière moi. Ça fait peur maintenant, on voit des jeunes agressifs. Ce sont des jeunes de 15, 16, 17 ans. Ils ont des armes facilement", assure-t-il.

La préfète de police de Marseille a indiqué à BFMTV ce mercredi qu'une trentaine de kalachnikovs ont été saisies dans la cité phocéenne depuis le début de l'année, ainsi que 400 armes à feu.

Cindy Chevaux et Alicia Foricher