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"Il y a trop de sang qui coule": le témoignage d'un chauffeur VTC marseillais victime d'une fusillade

Un chauffeur VTC marseillais, pris dans une fusillade aux Aygalades à Marseille le 11 janvier dernier, témoigne de cette soirée traumatisante.

Il a vu la mort de près alors qu'il effectuait son travail. À Marseille le 11 janvier dernier, Hamza a été pris dans une fusillade aux Aygalades. Ce chauffeur VTC de 27 ans, venu déposer un client (vraisemblablement la cible initiale), a été touché par des balles de kalachnikov. D'abord auprès du journal La Provence, le jeune homme a aussi accepté de témoigner sur BFMTV pour revenir d'une nuit de calvaire et son état de santé dégradé.

"Je ne dors pas la nuit. Je sens l'odeur des balles", confie Hamza à nos confères du journal local.

Touché à deux reprises

Le soir du 11 janvier, alors qu'il dépose un client et se gare sur le bas-côté, près du boulevard de la Padouane, deux hommes cagoulés en voiture s'arrêtent derrière lui.

"Je vois le passager dans mon rétro. Il sort, armé d'une kalachnikov. La scène est toujours dans ma tête, je ne l'oublierai jamais. Je suis descendu de la voiture et je lui ai dit: 'Moi, je n'y suis pour rien. Je ne suis qu'un chauffeur (...) J'attends un client.' Il m'a dit: 'Y a qui derrière? Y a qui derrière? Tu vas voir!'", relate l'homme à nos confrères.

Le chauffeur VTC tente de partir, mais se retrouve coincé par une deuxième voiture lui coupant la route. "Il tire, il tire une vingtaine de balles, et quand je vois que je suis touché, je saute de la voiture et je commence un peu à courir", se souvient la victime sur BFMTV.

"Le tireur commence à tirer en rafale. Il m'a touché. Une balle dans le dos (qui a pu être enlevée) et malheureusement la deuxième, dans l'épaule, je vais vivre avec", affirme Hamza.

Perte de mobilité d'un bras

Hamza s'écroule ensuite dans un snack. "Je rentre dans le snack et je tombe par terre. Il y a trop de sang qui coule", se remémore le jeune homme sur notre antenne. Je me dis: 'C'est bon, c'est la fin, je vais mourir'", se souvient-il.

S'il a finalement survécu grâce à l'intervention de la police et des pompiers, Hamza a perdu toute autonomie. Un lit médicalisé a été installé au milieu de son salon. "Le médecin m'a dit que je ne récupérerai pas la mobilité de mon bras comme avant. Mais de toute manière, je n'ai plus confiance, je ne pourrai pas conduire à nouveau des gens", anticipe-t-il.

La police judiciaire a écarté Hamza de tout soupçon mais son avocat Me Hervé Seroussi s'inquiète de certains délais qui empêchent à son client d'être indemnisé rapidement. "Je suis juste un chauffeur de VTC, victime d'une fusillade", rappelle ce dernier.

L.B