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"Il y a des règles de droit": Benoît Payan s'agace de la polémique sur la gestion du Château de la Buzine

La mairie de Marseille est pointée du doigt par Nicolas Pagnol, le petit-fils de l'écrivain et cinéaste, qui s'apprête à perdre la délégation de service public de l'établissement.

Le vote du conseil municipal de Marseille ne surviendra pas avant le 30 juin. Et il y a fort à parier que le délibéré ne sera pas celui qu'espère Nicolas Pagnol. Le petit-fils du célèbre écrivain et cinéaste est actuellement vent debout contre la mairie au sujet de la gestion du Château de la Buzine.

La bâtisse, plantée entre les collines et la vallée de l'Huveaune, dans le 11e arrondissement, a appartenu pendant plus de 30 ans à Marcel Pagnol. La mairie en a fait l'acquisition en 1973, avant de la confier ces cinq dernières années à Nicolas Pagnol et son association au titre d'une délégation de service public (DPS). Si "on est encore dans la procédure", comme le rappelle Benoît Payan, le prochain bail devrait selon toute vraisemblance revenir au Centre de culture ouvrière (CCO).

L'éventualité ulcère Nicolas Pagnol. "C’est une grande incompréhension, une grande tristesse parce que j’ai un lien affectif avec ce château qui est un château familial", peste à notre micro celui qui a lancé une pétition ayant rassemblé près de 40.000 signatures depuis sa mise en ligne.

"Il y a des règles de droit"

Valérie Boyer, sénatrice des Bouches-du-Rhône, et Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, ont d'emblée surfé sur cette polémique, fustigeant un "choix incompréhensible".

Benoît Payan s'en est agacé ce jeudi soir. "En France, il y a des règles de droit et je ne m'y soustrais pas", a-t-il lancé à notre micro. "Comment ça fonctionne? Ça n'est pas le fait du prince. Je ne choisis pas d'enlever Nicolas Pagnol ou de mettre qui que ce soit, des amis, des adversaires, ça ne marche pas comme ça."

Deux propositions ont été mises sur la table et étudiées par une commission, souligne-t-il, "avec des classements, avec un ordonnancement". Le dossier du CCO est le moins cher. "Probablement que la ville va faire des économies", reconnaît l'édile.

Selon nos confrères de France 3, le CCO a également offert une "proposition solide d'éducation au cinéma destinée aux enfants, l'un des critères prioritaires de l'appel d'offres".

Un appel à manifester ce vendredi

"Qu'est-ce qu'on me demande en fait? De changer l'ordre d'arrivée des candidats? De truquer une DSP? Ça, je ne le ferai pas." Et le natif de Marseille de promettre: "Par contre, je me battrai pour que cette culture, pour que l'histoire de Marcel Pagnol reste là".

"La Cinémathèque française va venir faire une rétrospective, sa première grande rétrospective, à la Buzine, sur Marcel Pagnol. Et on va faire des conférences spécifiques sur Marcel Pagnol. Je vais nommer une école Marcel Pagnol. J'ai grandi, moi, avec Marcel Pagnol", énumère-t-il.

Ces arguments sont-ils de nature à convaincre le descendant de l'artiste? Rien n'est moins sûr.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions