"Il n'y a rien pour eux": les propriétaires de chiens dénoncent le manque d'équipements à Marseille

Assez peu d'espaces sont dédiés aux chiens dans la cité phocéenne, et les propriétaires de ces animaux dénoncent également un manque d'équipements, notamment des distributeurs de sacs pour les déjections canines.

Meilleur ami de l'homme... mais pas des Marseillais? Les propriétaires de chiens de la cité phocéenne dénoncent un manque d'équipements dédiés aux animaux à quatre pattes dans la ville. Si Marseille compte de nombreux parcs, très peu sont accessibles aux chiens sans restrictions.

"C'est très compliqué. Des fois, je me tape une heure de trajet pour amener et ramener le chien au parc Henri-Fabre parce qu'il n'y a pas d'endroits pour qu'ils puissent courir, voir d'autres chiens, tout ça. Il n'y a qu'ici, en fait", déplore Viviane, une propriétaire de chien, au micro de BFM Marseille Provence.

Pas assez d'espaces pour les chiens

À Marseille, les chiens sont interdits dans la plupart des parcs publics, à quelques exceptions près. Ils sont admis en liberté dans certains lieux, comme sur les hauteurs de Pastré. D'autres secteurs bénéficient également de canisettes. Mais assez peu de lieux sont aménagés et sécurisés pour les chiens, comme c'est le cas au parc Longchamp par exemple.

"Un morceau du parc du Centenaire pour les chiens, ça aurait été une évidence", estime Sylvie, retraitée de 75 ans.

Dans la cité phocéenne, même les plages sont interdites aux chiens, à l'exception du parc balnéaire du Prado. Et encore, uniquement hors saison.

Les différents espaces verts où il est possible de promener son chien à Marseille. © BFM Marseille Provence

Au-delà du manque de lieux dédiés aux chiens, les propriétaires d'animaux dénoncent aussi le manque d'équipements à travers la ville, notamment pour les déjections canines.

"S'il pouvait y avoir des distributeurs de sacs pour chiens, peut-être qu'à Marseille, on serait plus propre", souligne Eugénia, une trentenaire.

Une expérimentation non concluante

En effet, dans d'autres villes de la région comme Nice, Toulon ou Avignon, des distributeurs gratuits de sacs ont été installés sur l'espace public. Une expérimentation qui a bien été menée à Marseille, mais qui n'a pas porté ses fruits, rappelle la ville.

"Très rapidement, le rouleau de sacs plastiques disparaissait", explique Christine Juste, adjointe écologiste à la mairie de Marseille en charge de l'animal dans la ville. "Et à l'échelle de la ville, où il en faudrait d'abord sur la voirie, pour nos parcs et jardins de mairie centrale ou de mairies de secteur, pour nos squares, pour nos places, pour nos espaces naturels... Il en faudrait tellement que ce serait un vrai défi."

Alors sans grande surprise, la ville de Marseille n'a pas candidaté au classement de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur qui met en avant les villes "amies des animaux", et dont la région a dévoilé les nouveaux lauréats en fin de semaine dernière.

Si 17 communes de la région avaient déjà été labellisées en 2023 (notamment Istres et Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône), la région distingue cette année 19 nouvelles communes. Parmi les grandes villes (de plus de 35.000 habitants), la voisine de la cité phocéenne, Aubagne, s'offre ainsi un label "2 pattes", tandis que Toulon, dans le département du Var, décroche même le label "3 pattes".

Manon Mugica avec Laurène Rocheteau