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Marseille: la famille de l'homme mort après un contrôle dans le métro témoigne

Les proches de Saïd M'Hadi ont fait part de leur détresse et de leur incompréhension après sa mort. La victime, âgée de 37 ans, souffrait d'une lourde déficience mentale.

Quatre jours après la mort de Saïd M'Hadi dans les couloirs du métro marseillais à la suite d'un contrôle de billets, l'émotion demeure toujours extrêmement vive chez les proches de cet homme qui souffrait de déficience mentale. Reste notamment en tête pour les membres de sa famille la brutalité de la situation et les heures irrespirables d'inquiétude: ils n'ont appris la nouvelle sa mort que le lendemain de l'incident, qui s'est produit jeudi dernier.

"Toute la nuit, on a cherché. Au commissariat, (...) à l'hôpital de la Timone, (...) on est aussi partis au métro pour savoir s'il s'était passé quelque chose. On n'a eu aucune réponse dans les trois, et on a fait le tour de la ville pour le chercher. Sans réponse", s'émeut une proche.

Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté départementale. Les premières conclusions de l'autopsie avaient fait état d'un syndrome asphyxique.

"Incapable d'appuyer sur une touche"

Me Fabrice Giletta, avocat de la famille, avait mis en exergue, ce dimanche, la situation de handicap de Saïd M'Hadi - évalué à 80% -, qui a été "absolument dans l'incapacité de pouvoir prendre un ticket parce que dans l'impossibilité de pouvoir accéder à un distributeur automatique, incapable d'appuyer sur une touche".

Les proches, qui émettent pour ces raisons des doutes sur la version des contrôleurs -ils expliquent que l'homme se serait montré violent envers eux -, attendent désormais que la lumière soit faite sur les conditions de l'intervention menée à la station métro "Joliette", située au nord du Vieux-Port de Marseille par les agents de la RTM.

La famille dépeint un homme s'administrant "des soins le matin et le soir". Un handicap lourd, à entendre une proche: "Il se baladait ou il restait assis en bas des escaliers. Tout le monde vous le dira. Il ne sait pas compter, il n'a pas d'argent. Il ne sait rien faire à part marcher. Il est inapte."

La famille compte sur la vidéosurveillance

"Dans ces conditions, peut-être que lorsqu'on l'a contrôlé, si tel a bien été le cas, il a été dans l'incapacité totale d'expliquer les raisons pour lesquelles il n'était pas porteur d'un ticket", ajoute Fabrice Giletta.

Les images de vidéosurveillance concentrent l'intérêt de l'avocat de la famille: "Elles jouent un rôle prépondérant parce qu'il faut qu'on s'approche au plus près de la vérité. On entend bien qu'elles soient exploitées", conclut Me Fabrice Giletta.

Originaire de Bastia, Saïd M'Hadi s'était installé chez sa mère, dans la cité phocéenne, depuis le premier confinement afin de pouvoir bénéricier de soins plus adaptés pour son handicap.

Hugo Roux