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Génocide arménien: le maire de Marseille demande l'entrée au Panthéon du résistant Missak Manouchian

Benoît Payan, Marseille, le 3 septembre 2021

Benoît Payan, Marseille, le 3 septembre 2021 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Missak Manouchian était à la tête d'un des mouvements armés les plus actifs de la Résistance après le génocide arménien.

Missak Manouchian au Panthéon? C'est le souhait exprimé ce dimanche par le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan.

Lors d'une allocution à l'occasion d'une cérémonie de commémoration du génocide arménien, il a appelé à l'intronisation du célèbre résistant.

"Je crois que la France serait grande en lui offrant une place au Panthéon des grands hommes. Faire entrer Missak Manouchian au Panthéon, ce serait évidemment rendre hommage à l'illustre résistant; ce serait aussi faire acte de mémoire pour ces millions d'Arméniens victimes d'une guerre qui n'était pas la leur", a déclaré l'édile.

Benoît Payan, qui a fait des sujets mémoriels un des grands axes de son mandat, a rappelé que "c'est à Marseille que sont arrivées des centaines, des milliers de familles arméniennes rendues apatrides par les nationalistes turcs", estimant que "sans les Arméniens et sans les Arméniennes, Marseille ne serait pas Marseille".

Qui est Missak Manouchian?

Réfugié en France après le génocide arménien, Missak Manouchian a formé le "groupe Manouchian", un des mouvements armés les plus actifs de la Résistance.

Ce groupe de résistants étrangers proche du Parti communiste français (PCF) était composé d'une soixantaine d'hommes et de femmes des Francs-tireurs et partisans de la Main-d'oeuvre immigrée (FTP-MOI).

Durant l'été et l'automne 1943, il réalisa près d'une centaine d'opérations armées et de sabotages en région parisienne, dont, le 28 septembre 1943, l'exécution à Paris du général SS Julius Ritter, responsable du Service du travail obligatoire (STO).

Il fut démantelé en novembre 1943 par les brigades spéciales des renseignements généraux de la Préfecture de police, qui arrêtèrent 23 membres du groupe, dont une femme.

"Honorer notre mémoire dignement"

Torturés et livrés à la police militaire allemande, ils furent condamnés à mort par une cour martiale allemande le 15 février 1944. Les 22 hommes furent fusillés, par groupes de quatre, au Mont-Valérien, le 21 février 1944.

Juste avant d'être exécuté, Missak Manouchian écrit à son épouse Mélinée: "Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la liberté sauront honorer notre mémoire dignement".

En 2015, à l'occasion de l'entrée au Panthéon de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay, le PCF avait considéré que l'absence de tout représentant communiste parmi eux était "une faute politique".

L.F. avec AFP