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Fusillades et trafic de drogue à Marseille: des familles assignent l'État en justice

Face aux fusillades et aux trafics qui gangrènent certains quartiers marseillais, un collectif a saisi la justice administrative ce lundi pour demander à l'État d'agir.

Une démarche pour obtenir "le retour de l’État de droit dans les quartiers abandonnés". Depuis le début de l'année, 39 personnes sont mortes à Marseille sur fond de trafic de stupéfiants. Une année qui s'annonce record avant même qu'elle soit terminée, puisque 37 morts avaient été recensées en 2022 et 39 en 2021.

Pour lutter contre ce fléau un collectif de familles a déposé ce lundi, devant le tribunal administratif de Marseille, un référé-liberté, pour exhorter l'État à agir. Une démarche à l'initiative de l'association Conscience, à laquelle se sont joints 52 requérants.

"Atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale"

Le référé-liberté est une procédure prise "en cas d'urgence si une décision administrative porte une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale", détaille le site du gouvernement. Une mesure d'urgence pour réclamer que l'État agisse.

"En 2013, on dénombrait 21 morts et tout le monde s’accordait à dire que c’était déjà trop. Dix ans plus tard, c’est le double, et rien ne se passe", explique au Parisien Me Mathieu Croizet, avocat des 52 requérants.

Plusieurs atteintes à des libertés fondamentales sont dénoncées: droit à la sécurité, droit à la vie, principe d’égalité, interdiction des discriminations.

Si le juge estime que la requête est recevable, elle sera examinée d'ici la fin de la semaine. Que risque donc l'État? Selon Me Azzedine El Kolli, avocat au barreau de Marseille et docteur en droit, le référé-liberté ne peut aboutir "qu'à un dédommagement".

"Mais le but de ces gens est d'inciter le juge à condamner financièrement et cette condamnation englobe en filigrane une obligation de remédier" aux problèmes qu'ils dénoncent.

Fanny Rocher