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Logement indigne et squats: la mairie de Marseille interpelle le gouvernement et demande la tenue d'états généraux

Des mineurs livrés à eux-mêmes, des jeunes adultes ou encore des migrants ne peuvent pas être pris en charge par la municipalité, qui manque de capacités d'accueil.

Ils dorment sur des canapés ou à même le sol sur des matelas de fortune, entassés à deux, trois voire quatre personnes par chambre. À Marseille, des mineurs livrés à eux-mêmes, des jeunes adultes ou encore des migrants sont contraints de squatter des bâtiments pour ne pas dormir dans la rue. La ville en appelle au gouvernement et demande la tenue d'états généraux pour lutter contre les squats et l'habitat indigne.

Alix, 15 ans, Charly, 18 ans, et une vingtaine d'autres, se sont introduits dans un immeuble du 5e arrondissement, propriété du département, le 2 juin dernier. Or une fois le délai de 48 heures dépassé, il devient plus complexe pour la collectivité d'engager une procédure d'évacuation.

"La plupart de ma vie, j'étais dépendante des gens, je déteste ça", explique Alix au micro de BFM Marseille. L'adolescente a coupé les ponts avec sa famille: "J'ai décidé de prendre les rênes de ma vie et faire juste ce que j'ai envie" de faire.

15.000 personnes concernées

"Pour l'instant, trouver un logement, c'est trop cher, constate Charly. Pour trouver le logement, il faut trouver le travail. Du coup, c'était soit ici, soit la rue."

Selon Patrick Amico, adjoint chargé de la lutte contre l'habitant indigne à la mairie de Marseille, "vous avez 15.000 personnes qui relèvent de problématiques d'hébergement, d'hébergement d'urgence, qui squattent un petit peu partout, qui arrivent d'une manière ou d'une autre à survivre dans un environnement qui est très complexe en matière de logement à Marseille".

"Une extrême précarité"

"L'approche de cette population-là, qui est dans une situation d'extrême précarité, pose problème puisque la ville de Marseille n'a pas la capacité d'accueil que devrait avoir une ville de cette taille", regrette l'élu.

Un problème mis en lumière par l'incendie meurtrier survenu il y a dix jours dans le 14e arrondissement de la ville. Trois personnes ont péri dans un immeuble de la cité des Flamants, en partie squatté, appartenant à un bailleur social. La piste criminelle est privilégiée.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions