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En Camargue, le réchauffement climatique perturbe les rondes des oiseaux migrateurs

Ces fortes chaleurs créent une abondance de nourriture qui pousse les oiseaux migrateurs à rester en Camargue pendant l'hiver. D'autres au contraire, rejoignent le nord de la France pour trouver des températures plus douces.

Les oiseaux migrateurs jouent les prolongations en Provence. S'ils avaient pour habitude de quitter la France à l'arrivée de l'hiver pour se rendre en Afrique, beaucoup ont choisi de ne pas quitter l'Hexagone. En cause: le réchauffement climatique.

Si les hivers de plus en plus doux perturbent à eux seuls la faune et la flore de la Camargue, ils offrent surtout une abondance alimentaire clé pour les oiseaux. En effet, la recherche de nourriture guide encore plus la migration des oiseaux que le facteur thermique.

"Ils changent leur calendrier de migration"

Et en Carmargue, il y a notamment désormais une espère qui n'est pas en reste: l'écrevisse de Louisiane. Ainsi, certains oiseaux migrateurs comme les cigognes blanches voyageaient habituellement jusqu'au sud du Sahara décident de ne plus s'infliger des milliers de kilomètres.

"Ces cigognes là ne se sont pas installées parce qu'elles trouvaient la Camargue à leur goût, elles se sont installées parce qu'elles ont d'un coup découvert une nouvelle source d'alimentation et qu'elles en consomment énormément", précise Frédéric Lamouroux, directeur du parc ornithologique de Pont de Gau.

"On s'aperçoit que certains oiseaux changent leur calendrier de migration et beaucoup changent aussi leur circuit voire même leur lieu d'hivernage", explique à son tour Stéphan Arnassant, chef de service pôle biodiversité au parc naturel de Camargue.

Certaines espèces adoptent alors la Provence. "On peut citer l'exemple de la grue cendrée dont plusieurs dizaines de milliers d'individus passent maintenant l'hiver en Camargue."

D'autres, au contraire, la fuit. Stéphan Arnassant cite notamment les canards hivernants, de plus en plus rares. "Ils étaient aussi très nombreux en Camargue il y a quelques décennies et ils le sont de moins en moins parce qu'ils s'arrêtent plus au nord."

Pour l'instant, la sédentarité ou le raccourcissement des migrations est propre à chaque espèce d'oiseaux. Certains font le pari risqué de rester sur le littoral méditerranéen, comme les huppes fasciées. Mais si l'hiver est froid, elles n'auront pas les ressources alimentaires nécessaires pour survivre.

Marie Roux avec Juliette Moreau Alvarez