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Dix ans de prison pour un détenu qui dirigeait depuis sa cellule un trafic de stupéfiants à Marseille

Un relief représentant le blason de la justice et sa balance.

Un relief représentant le blason de la justice et sa balance. - Jacques Demarthon © 2019 AFP

Incarcéré à la maison d'arrêt de Grasse, l'homme dirigeait le trafic de stupéfiants à Marseille depuis sa cellule à l'aide de plusieurs téléphones portables.

Un détenu, qui gérait depuis sa cellule un important trafic de stupéfiants dans une cité marseillaise, a été condamné mercredi à 10 ans de prison et 30.000 euros d'amende. Cette peine s'ajoute à celle qu'il purge depuis six ans pour une série de violences

"Patron et grand gérant"

En 2020, Méhédine Tran Huon, alors incarcéré à la maison d'arrêt de Grasse (Alpes-Maritimes), disposait d'une flotte de téléphones pour diriger le réseau baptisé "La Cayolle Coffee", du nom d'une cité des quartiers Sud.

Pour la procureure, qui avait requis contre lui douze ans de prison avec une période de sûreté des deux tiers, il était "patron et grand gérant du plan stups".

Sur les nombreuses écoutes téléphoniques, il est à la manœuvre pour organiser les approvisionnements en cocaïne, herbe et résine de cannabis, animer le compte Snapchat et même guider via les réseaux sociaux les consommateurs.

Considéré par l'accusation comme son associé, Emile Rodriguez a été condamné à neuf ans de prison avec une période de sûreté de moitié et une amende 30.000 euros. Le tribunal a prononcé un mandat d'arrêt car il est en fuite depuis l'assassinat, en mai 2020, de son frère Louis Rodriguez à 24 ans.

Des amis et de la famille en soutien

Le réseau de La Cayolle "occupe une place dans le paysage criminel marseillais du narcobanditisme", avait relevé la procureure dans son réquisitoire. Dans la cité, Méhédine Tran Huon pouvait compter sur des amis d'enfance et plusieurs membres de sa famille pour faire tourner le plan, assurer les ventes, le ravitaillement et la comptabilité.

Sa grand-mère, âgée de 70 ans, a été condamnée à 30 mois de prison dont 18 mois avec sursis. Son appartement servait de QG au réseau. Un trafic qui pouvait générer un bénéfice de 60.000 euros par semaine, uniquement sur la cocaïne, selon l'accusation.

Les gérants de terrain ont de leur côté été condamnés à des peines de quatre et cinq ans de prison et à des amendes. Un mandat d'arrêt a été délivré contre cinq prévenus qui avaient comparu libres mais étaient absent à l'énoncé du jugement.

Le tribunal a relaxé un des 17 prévenus alors que neuf ans de prison avaient été requis contre cet homme ayant joué, selon l'accusation, "un rôle de premier plan". Le tribunal a enfin confisqué les 70.000 euros qui avaient été saisis au domicile d'une "nourrice".

A.T. avec AFP