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Bouches-du-Rhône: le Conseil d'Etat donne son feu vert à l'expulsion d'une militante palestinienne

Mariam Abou Daqqa arrive au commissariat de Noailles à Marseille le 16 octobre 2023

Mariam Abou Daqqa arrive au commissariat de Noailles à Marseille le 16 octobre 2023 - Christophe SIMON © 2019 AFP

Jusqu'à présent, la militante du Front populaire de la Palestine (FPLP) était assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône.

Le Conseil d'Etat a donné son feu vert ce mercredi à l'expulsion de la militante palestinienne Mariam Abou Daqqa, infirmant une décision du tribunal administratif de Paris qui avait suspendu l'arrêté d'expulsion pris par le ministère de l'Intérieur à son encontre.

"Le ministre de l'Intérieur est fondé à soutenir que c'est à tort que la juge des référés du tribunal administratif de Paris a suspendu l'expulsion" de la militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), une organisation de gauche radicale qualifiée de "terroriste" par Israël et l'Union européenne, a estimé le Conseil d'Etat pour justifier l'annulation de l'ordonnance du tribunal administratif de Paris.

La plus haute instance juridique administrative française reconnaît "qu'aucun trouble matériel à l'ordre public n'a été constaté" à l'occasion des interventions publiques de Mme Abou Daqqa, âgée de 72 ans, sur le sol français.

Dirigeante du mouvement

Il fait cependant valoir dans son ordonnance que Mariam Abou Daqqa est "non seulement demeurée membre du Front populaire de libération de la Palestine mais qu'elle est une 'dirigeante du mouvement'". Or, rappelle le Conseil d'Etat, le FPLP "a commis, de 2002 à 2015, 13 attentats contre des civils israéliens, faisant de nombreuses victimes".

"Les hostilités dont le Proche-Orient est actuellement le théâtre, à la suite des attaques commises par des membres du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023, sont à l'origine d'un regain de tensions sur le territoire français, qui s'est notamment traduit par une forte recrudescence des actes à caractère antisémite", a argumenté le Conseil d'Etat.

"La présence sur le sol français, en vue de s'exprimer sur le conflit israélo-palestinien, d'une dirigeante d'une organisation (ayant) revendiqué des attentats contre des civils israéliens est ainsi susceptible de susciter de graves troubles à l'ordre public", a estimé le Conseil d'Etat.

Mariam Abou Daqqa "ne peut se prévaloir d'aucune attache en France, pays dans lequel elle est arrivée en septembre dernier et dont elle ne parle pas la langue, son expulsion ne peut être considérée (...) comme portant une atteinte gravement illégale à sa liberté d'aller et venir, ni, en tout état de cause, à sa liberté d'expression", a-t-il tranché.

A.F avec AFP