BFM Marseille
Marseille

Bouches-du-Rhône: des centaines de chèvres sèment la pagaille près de Marseille

Plusieurs centaines de caprins se déplacent librement le long des routes ou des voies ferrées, faisant craindre un risque d'accident, et détruisant parfois des plants de raisin dans les cultures viticoles.

Elles gambadent dans les cultures viticoles et se baladent le long des routes et des voies ferrées. Plusieurs centaines de chèvres sauvages vivent librement dans le massif de la Nerthe, entre Châteauneuf-les-Martigues, Ensuès-la-Redonne, Martigues et Le Rove (Bouches-du-Rhône). Mais elles représentent une source de désagréments pour certains habitants de ces communes.

Alain Turke en fait partie. Le viticulteur a la mine déconfite lorsqu'il constate les dégâts engendrés par les chèvres sur certains de ses plants de raisin. "Des branches ont été cassées là", indique-t-il. Conséquence: "C'est la perte sèche cette année. Mais l'année prochaine, il n'y aura pas de raisin. Il faudra attendre 2023 pour pouvoir faire une récolte."

Roland Mauren, maire de Châteauneuf-les-Martigues, n'est pas non plus favorable à la présence de ces chèvres, mais pour une tout autre raison. "Il y a des risques d'accident sur les routes, souligne l'élu au micro de BFM Marseille Provence. Il y a même plus que des risques puisqu'il y a des accidents périodiquement. On ne peut pas laisser proliférer ces animaux sur les routes, au risque d'avoir un accident grave un jour."

De l'eau, du pain et du maïs

Pour réguler ces populations de chèvres sauvages, des enclos ont été établis par la municipalité près des routes. Avec, à l'intérieur, de l'eau, du pain et du maïs pour attirer leur attention. L'objectif est double: réduire les risques d'accident - sur l'autoroute A55 notamment - et les capturer.

Une fois attrapés, les caprinés sont relâchés sur un terrain clôturé. Ils y restent en attendant d'être adoptés par des éleveurs pratiquants l'éco-pâturage, un mode d'entretien écologique des espaces naturels et des territoires par le pâturage d'animaux herbivores.

Les chèvres "délocalisées"

Toutefois, la "délocalisation" des animaux constitue un "problème", selon Sylvie Vidal, présidente de l'association "Les Chèvres de notre colline". "On trouve que c'est dommage de ne pas en faire aussi ici, avec des animaux qui y vivent, qui sont parfaitement adaptés", déplore-t-elle.

Si l'association et la municipalité s'accordent sur la nécessité de contrôler et diminuer la population caprine, elles sont donc en désaccord sur la méthode. Cette dernière a permis d'évacuer près de 250 chèvres du massif de la Nerthe en 2020.

Marie Roux avec Florian Bouhot