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Villefranche-sur-Saône: un homme condamné pour avoir gravement blessé une policière lors d'un refus d'obtempérer

La balance de la justice.

La balance de la justice. - LOIC VENANCE / AFP

En 2019, le trentenaire avait échappé à une interpellation pour trafic de stupéfiants en blessant gravement une enquêtrice lors d'un refus d'obtempérer à Montpellier. Il a été jugé et condamné ce mardi 9 avril.

Un homme a été jugé ce mardi 9 avril à Villefranche-sur-Saône pour avoir participé à un trafic de stupéfiants dans le quartier de Belleroche. En mars 2019, alors que des policiers lyonnais tentaient de l’interpeller à Montpellier, il avait renversé une enquêtrice et l'avait gravement blessé en prenant la fuite.

Un trafiquant surveillé

L'affaire remonte donc au 29 mars 2019. Dans le quartier Malbosc à Montpellier, les policiers de la sûreté départementale du Rhône s’apprêtent à interpeller un trafiquant qui vient de réceptionner une quantité importante de cannabis. Il est surveillé depuis plusieurs mois dans le cadre d’une enquête démarrée à Villefranche-sur-Saône dans le quartier de Belleroche.

Ce jour-là, le Raid est appelé en renfort. Mais à quelques minutes du lancement de l’opération, des policiers en surveillance près de l’immeuble où doit se dérouler l’interpellation alertent leurs collègues: la cible a été vue dans un véhicule à proximité.

Le Raid intervient quand même dans son appartement tandis que les policiers lyonnais décident d’interpeller cet homme dans son véhicule. Ce jour-là, encerclé par deux voitures, une à l’avant et l’autre à l’arrière, l’homme fera tout pour prendre la fuite. Après avoir heurté un premier véhicule, il montera sur le trottoir, évitant de justesse un premier policier avant de redescendre du trottoir et de percuter une enquêtrice.

À la suite de la perquisition menée par le Raid, plus de 500 kg de résine de cannabis sont retrouvés ainsi que 300.000 euros en liquide et des armes.

"C’est comme si c’était hier"

À l’audience ce mardi, à Villefranche-sur-Saône, cette fonctionnaire aujourd’hui âgée de 48 ans est revenue sur ce qu’elle a vécu ce jour-là. "Je vois le véhicule arriver sur moi, je me rappelle d’avoir le réflexe de poser mes mains sur le capot je m’accroche comme je peux."

"Là je me dis c’est fini, ça me paraît une éternité, je me dis je vais mourir", a-t-elle détaillé.

Elle s’en est sortie avec 45 jours d’ITT et des séquelles psychologiques toujours présentes, cinq ans après. "Les images sont toujours là, c’est comme si c’était hier, je fais des cauchemars au quotidien", a-t-elle expliqué. Malgré tout, elle a réintégré le service après cette interpellation.

Son chef de service de l'époque a également témoigné lors de l'audience. "On savait qu’on avait affaire à un malfaiteur chevronné, mais on ne pensait pas qu’il était prêt à tuer quelqu’un pour assurer sa fuite."

"J'avais peur"

Quelques minutes avant son témoignage au procès, le mis en cause a reconnu les faits et s'est excusé auprès de l’enquêtrice.

"J’étais dans un état de panique, j’ai pris la fuite car j’avais peur", s'est-il justifié.

Originaire de Cannes et basé à Montpellier, il importait et livrait de la résine de cannabis qui alimentait le quartier Belleroche à Villefranche-sur-Saône. Après sa fuite en 2019 à Montpellier, il est parti en cavale en Algérie, avant d’être interpellé au Maroc en novembre 2020.

L'accusé, âgé de 38 ans, avait déjà été condamné à six ans d'emprisonnement pour trafic de stupéfiants. Il est également connu de la justice pour des faits de vols aggravés. Ce mardi 9 avril, le tribunal judiciaire de Villefranche-sur-Saône l’a condamné à neuf ans d'emprisonnement pour violences aggravées et transport, détention, offre et acquisition non autorisée de stupéfiants. Dix ans avaient été requis par le ministère public.

Lucie Nolorgues