BFM Lyon
Lyon

Une délégation d'inuits bientôt à Lyon pour demander l'extradition du père Rivoire

La délégation devrait venir en septembre à Lyon, révèlent nos confrères de Libération. Ils espèrent obtenir l'extradition du père Rivoire, accusé à nombreuses reprises de crimes sexuels pédophiles.

Le scandale ne s’arrête pas aux portes de l’Ehpad. Pensionnaire d’un établissement situé dans le quartier de la Croix Rousse à Lyon, le père Johannes Rivoire, 92 ans, est rattrapé par son passé.

Au même moment, outre-Atlantique, le pape François se livre à un "pèlerinage pénitentiel” lors duquel il devrait renouveler ses excuses pour le rôle de l’Eglise dans le drame des pensionnats pour autochtones canadiens. Et l’un des missionnaires n’était autre que le père Johannes Rivoire, un Français.

Accusé de nombreux crimes sexuels pédophiles commis entre 1960 et 1992, le religieux fait l’objet d’un mandat d’arrêt après le dépôt de plaintes de plusieurs de ses victimes. Des faits qualifiés de génocide culturel au Canada et pour lesquels l’homme de 92 ans peut encore répondre, la prescription n’existant pas pour les crimes sexuels dans ce pays.

"Vraisemblablement, ces institutions font tout pour maintenir l'écrin de silence"

Une délégation d’inuits est d’ailleurs attendue à Lyon en septembre prochain, annonce Libération. De cette visite, les victimes espèrent obtenir l'extradition du père Johannes Rivoire, jusque-là refusée par l’Etat français. De son côté, l'homme d'église a toujours réfuté ces accusations.

Dans cette démarche de réparation, les Inuites peuvent compter sur le soutien de François Devaux, l’ancien président de l’association “La parole libérée”.

"Il serait quand même bien que cet homme là aille se présenter devant un tribunal canadien pour que vérité puisse se faire, expliquet-il à BFM Lyon. L’idée est simple, c’est d’interpeller tant le diocèse de Lyon, tant le Vatican, tant le gouvernement français pour que ces gens aient droit à la vérité qui rend libre. Vraisemblablement, ces institutions font tout pour maintenir l’écrin de silence qui emprisonne ces personnes dans leur souffrance."

Au Canada, quelque 150.000 enfants autochtones ont été enrôlés de force dans plus de 130 pensionnats administrés en grande majorité par l’Eglise catholique entre la fin du 19e siècle et les années 1990. Jusqu’à 6000 enfants sont morts au sein de ces institutions.

Charlotte Lesage