Rhône: la présence de substances perfluorées détectée dans les œufs de douze communes

85% des échantillons prélevés dans des poulaillers domestiques contiennent des substances perfluorées en quantité en moyenne deux fois supérieure à la norme européenne. Une troisième analyse va être menée.

Jusqu'à six fois plus que la norme autorisée. Les résultats de la deuxième analyse des oeufs de poulaillers domestiques menée dans 12 communes du Rhône indiquent la présence de substances perfluorées (PFAS) en quantité supérieure à la norme européenne qui encadre les denrées commercialisables, indique la préfecture du département dans un communiqué ce lundi soir.

"85% des échantillons (34 sur 40) ne respectent pas la norme européenne", écrit la préfète à l'issue du 8e comité de suivi avec les élus du territoire.

Les teneurs en PFAS dans les oeufs analysés par l'Agence régionale de santé Auvergne-Rhône-Alpes sont "égales en moyenne à deux fois" la norme et les valeurs les plus élevées sont de l'ordre de six fois supérieures la norme.

Toutes les communes concernées

Toutes les communes où les oeufs ont été prélevés, Lyon (7e et 8e arrondissements), Brignais, Chaponost, Charly, Feyzin, Francheville, La Mulatière, Saint Fons, Sainte Foy lès Lyon, Solaize, Vernaison et Vourles, sont concernées par au moins un échantillon non conforme.

"Les échantillons d’œufs comportant les taux les plus élevés sont situés à proximité de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite", précise la préfecture.

Cependant, "plus les échantillons prélevés sont éloignés des sites industriels, plus le facteur géographique paraît moins déterminant". Des questionnaires sur les modalités d'élevage des poules complétés par leur propriétaire sont en cours d'analyse et pourront permettre d'éclaircir ces données.

À l'inverse, les oeufs prélevées au sein des élevages professionnels sont "tous conformes".

Les autorités recommandent la non-consommation des oeufs

Une première analyse, qui concernait les communes de Pierre-Bénite, Oullins, Saint-Genis-Laval et Irigny, avait conclu au début de l'année 2023 que 28 des 32 échantillons dépassaient la norme européenne.

En conséquence, la préfecture et l'ARS avaient recommandé la non-consommation des oeufs "par principe de précaution" dans ces quatre communes et dans les 12 communes limitrophes, dont les résultats d'analyse sont connus ce lundi.

Les autorités annoncent désormais le lancement d'une troisième campagne d'analyse avec l'objectif de "comparer les résultats de territoires urbains, périurbains et ruraux". Elles maintiennent aussi leur recommandation de non-consommation dans les 16 communes et ajoutent le 2e arrondissement de Lyon à la liste.

Emilie Roussey