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Qui est Pauline Jaricot, la Lyonnaise béatifiée dimanche?

Pauline Jaricot va être béatifiée à Lyon dimanche 22 mai 2022.

Pauline Jaricot va être béatifiée à Lyon dimanche 22 mai 2022. - BFM Lyon

Pauline Jaricot va être béatifiée dimanche à Lyon lors d'une grande cérémonie. Cette Lyonnaise a oeuvré pour les missionnaires à travers le monde. En 2012, le Vatican lui a attribué le miracle d'avoir sauvé une petite-fille de 3 ans du coma.

Plus de 150 ans après sa mort, Pauline Jaricot va être béatifiée dimanche à Lyon lors d'une grande messe. Près de 13.000 personnes et 50 évêques venus de toute la France sont attendus pour assister à l'événement.

Un miracle en 2012

Cette Lyonnaise, née en 1799 dans une famille de sept enfants, s'est vu attribuer un miracle, en 2012. Cette année-là, Mayline, petite fille âgée de trois ans, tombe dans un coma profond après un accident domestique. Les parents d'élèves de son école prient Pauline Jaricot pendant neuf jours consécutifs, ses parents, qui ne sont pas catholiques, se joignant aux prières.

Les mois suivants, Mayline sort du coma et retrouve toutes ses capacités. Une guérison encore inexpliquée par les médecins.

Après une enquête du Vatican, ce miracle est attribué à la Lyonnaise par l'Eglise et lui vaut l'élèvement au rang de bienheureuse ce dimanche. Mayline et sa famille seront présents lors de la cérémonie.

Cet événement sera l'occasion pour l'Église de saluer une vie dédiée à la religion. A l'entrée dans l'âge adulte, Pauline Jaricot a abandonné ses privilèges -son père, ancien ouvrier, avait réussi à accéder à la haute bourgeoise lyonnaise- pour se mettre au service des plus pauvres.

Une "vivante" au service des plus pauvres

"Ma grand-mère me disait que Pauline usait les parquets de Lyon à force de danser avec ses talons pointus. C'était une vivante, elle aimait sortir, s'habiller en belle robe, avec de beaux chapeaux", raconte à BFM Lyon Anne d'Harcourt, descendante de Pauline Jaricot. C'était avant que la Lyonnaise décide de mettre sa vie au service de l'Église.

À l'âge de 17 ans, elle a entendu une homélie de l'abbé Wurtz à propos de la vanité et "elle prend alors conscience de la vanité de sa vie", raconte l'archevêque de la capitale des Gaules, monseigneur Olivier de Germay, invité de BFM Lyon mercredi. "Elle enlève ses vêtements de bourgeoise et s'habille comme les ouvrières de l'époque."

Pauline Jaricot se met d'abord au service de l'Église et des plus pauvres dans sa paroisse. Mais quelques années plus tard, alors que son frère est séminariste, elle apprend les difficultés financières des missionnaires français à travers le monde.

Elle fonde alors l'œuvre de Propagation de la foi pour leur venir en aide, grâce à des petits dons hebdomadaires dans les paroisses. Le système fonctionne si bien qu'il est étendu dans tous les pays de la chrétienté.

"Elle incarne une façon de vivre l'évangile dans un contexte particulier, rappelle Olivier de Germay. (...) C'est une femme qui au-delà d'avoir répandu la parole de Dieu, s'est mise au service de plus pauvres."

"Pauline avait un sens de la dignité des personnes, que ce soit un ouvrier, une ouvrière, un canut, une canuse, une bourgeoise, un prêtre... Elle avait cette seimplicité de rapport. Ça, ça me touche beaucoup aujourd'hui", témoigne Anne d'Harcourt. Sa descendante tire de la vie de son aïeule un enseignement: "Il faut arrêter de regarder avec le paraître, il faut regarder le coeur"

Malgré son action, Pauline Jaricot finit par mourir dans l'indifférence en 1862. Il faudra 150 ans et un miracle pour que son nom revienne dans la lumière. La suite pourrait être la canonisation, mais pour cela, "il faut un deuxième miracle", rappelle l'archevêque de Lyon.

Pauline Boutin