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Prêtre orthodoxe blessé par balle en 2020: un couple devant les assises de Lyon

Un militaire monte la garde à proximité de l'église où un prêtre orthodoxe a été la cible d'un tireur, à Lyon le 31 octobre 2020

Un militaire monte la garde à proximité de l'église où un prêtre orthodoxe a été la cible d'un tireur, à Lyon le 31 octobre 2020 - Philippe DESMAZES © 2019 AFP

Le 31 octobre 2020, un prêtre avait été grièvement blessé par balles à la sortie de son église par un homme pour se venger d'une liaison adultère entre l'homme d'Église et son épouse.

Un mari jaloux, accusé d'avoir tiré sur un prêtre orthodoxe en octobre 2020, et son épouse, suspectée de complicité, comparaissent ce mercredi devant les assises de Lyon.

Le procès, prévu sur trois jours, s'est ouvert en l'absence de la victime, Nikolaos Kakavelakis, 54 ans, actuellement hospitalisé à Athènes selon son avocate.

Le prêtre avait été pris pour cible alors qu'il fermait la porte de l'église orthodoxe grecque du 7ème arrondissement de Lyon, le 31 octobre 2020. A l'époque, la piste d'un attentat terroriste avait été redoutée au lendemain de l'attaque de Nice.

"Le but c'était de lui faire mal"

Rapidement identifié, Giorgi Praga a avoué avoir tiré à deux reprises au niveau du flanc et de l'abdomen du prêtre pour se venger d'une liaison adultère entre le prêtre et son épouse.

L'arme de chasse de calibre 12 a été retrouvée dans la Saône, sur ses indications. "J'ai tiré sur cette personne. Pas dans le but de le tuer, le but c'était de lui faire mal, mais pas qu'il se trouve dans cet état", a déclaré l'accusé au début des débats.

L'homme au visage rond, l'air désolé, a immédiatement tenté d'exonérer son épouse. "Ma femme n'était pas au courant de la présence de l'arme à la maison", a-t-il notamment assuré.

Né en Géorgie, arrivé en France en 2014, Giorgi Praga, 42 ans, est accusé de violences volontaires avec arme ayant entraîné une infirmité permanente. Il avait été initialement mis en examen pour tentative d'assassinat.

Une enfance "marquée par la guerre civile"

Lela Khaburzaniya, 38 ans, son épouse, est accusée de complicité de violences volontaires, pour avoir incité et aidé son mari à commettre le crime présumé, en lui fournissant des indications sur les habitudes de la victime.

"Je n'étais pas au courant que mon mari était sorti de la maison armé", a-t-elle assuré au début du procès, au cours duquel seront produits les messages échangés le jour des faits entre le mari et son épouse sur des applications russophones de leurs téléphones.

Originaire d'Abkhazie, Lela Khaburzaniya a été naturalisée française en 2011. "Son enfance a été marquée par la guerre civile dans sa région d'origine", a indiqué une enquêtrice de personnalité. Elle a rencontré Giorgi en 2011 via un site internet. Le couple a deux enfants âgés de 5 et 7 ans, actuellement placés dans leur famille maternelle en Géorgie.

En poste entre 2008 et 2020 à Lyon, Nikolaos Kakavelakis avait par ailleurs fait l'objet d'un signalement de son épouse pour violences conjugales. Avant les faits jugés par la cour d'assises, il était contesté par une partie de la communauté orthodoxe à Lyon.

A. La. avec AFP