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Oullins: un jeune immigré serbe se bat pour obtenir son titre de séjour

Un Serbe de 20 ans vivant avec son père et sa belle-mère à Oullins est menacé d'expulsion. Pourtant, le jeune homme est scolarisé, suit des études et est censé débuter une alternance, mais la lenteur administrative en a décidé autrement.

Pour commencer son apprentissage, Aleksandar Duric a presque tout. Un bac pro mention bien, une école, un futur patron et une grande motivation. Mais il lui manque un titre de séjour, qui l'autorise à travailler.

Arrivé en France il y a quatre ans, le jeune Serbe de 20 ans est coincé tant qu'il n'est pas régularisé.

Un bac pro mention bien

Aleksandar vit à Oullins (Rhône). Depuis un an, son père et sa belle-mère se démènent pour lui obtenir un titre de séjour lui permettant de travailler. Pied de grue à la préfecture, multiples relances, avocat, lettre au président de la République... Une attente très douloureuse pour sa famille.

"Je suis au bout, ça fait un an que ça dure. Un enfant qui se donne les moyens, qui a le mérite, je ne trouve pas ça juste", confie Danielle Duric, la belle-mère du jeune homme.

"Ce sont tous ses rêves qui s'en vont parce qu'il a fait des projets. Il était super content, il est allé s'ouvrir un compte en banque, il s'est dit "ça y est, je vais commencer une alternance, je vais passer mon permis, je vais avoir un diplôme en plus... à la clé, j'ai un emploi". Ce n'est pas normal, on ne peut pas casser la vie d'un jeune (...) parce qu'il manque un papier", estime cette dernière.

Une alternance en cours

"J'ai envie de travailler parce que ça fait déjà trois mois que j'aurais dû commencer. Je ne peux pas continuer ma formation, je ne peux pas travailler, je ne peux plus rien faire", explique le jeune au micro de BFM Lyon.

"Ma famille est ici, ma vie est ici, j'ai eu mon bac ici. J'ai peur de tout perdre", confie ce dernier sur notre antenne.

Frédéric Doretti, patron d'une entreprise à Genas, a déjà pris Aleksandar en stage plusieurs mois pendant son bac pro. Pour le gérant de l'entreprise d'alarmes et de vidéo-surveillance, c'est un jeune exemplaire. "C'est quelqu'un qui travaille, qui comprend tout. Il est respectueux et il a su inculquer les valeurs de l'entreprise. C'est une personne qu'on apprécie beaucoup (...) on est impatient de sa venue et que les papiers se débloque", assure le gérant de Proatel.

Le dossier "en cours de traitement"

"Là-bas (en Serbie), il n'a même pas fait d'école, il n'a rien fait, il va faire quoi", se questionne Danielle Duric.

Et le temps presse. Si le précieux sésame n’est pas délivré avant le 26 décembre, il sera trop tard pour qu'Aleksandar fasse son apprentissage cette année. Jointe par téléphone, la préfecture répond que le dossier est en cours de traitement.

Pauline Tugend et A.F