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"On ne sait pas où dormir": les anciens occupants du squat Pyramide ont investi un bâtiment de Caluire-et-Cuire

Le squat Pyramide de Lyon s'est reformé ce week-end à Caluire-et-Cuire, dans un bâtiment insalubre appartement à la ville de Lyon. Cette dernière a porté plainte mais n'a pas demandé l'évacuation des squatteurs.

Le squat Pyramide a fait son grand retour à Caluire-et-Cuire. Les anciens occupants du plus grand squat de Lyon ont investi depuis ce week-end un bâtiment inoccupé de la commune de la métropole.

Hommes, femmes et enfants... Ils sont une centaine à occuper les lieux, insalubres selon la ville de Caluire-et-Cuire. La ville de Lyon, propriétaire du bâtiment, a porté plainte mais n'a pas demandé l'évacuation des occupants. La municipalité a indiqué qu'elle ne comptait pas la demander.

Pourtant, la police nationale serait intervenue ce mardi 7 novembre, dans l'après-midi, pour constater l'occupation illégale. Selon le collectif Intersquats 69, les forces de l'ordre ont fait sortir chaque occupant du bâtiment avant de repartir et laisser le groupe de squatteurs.

"On a des enfants, des femmes enceintes"

Les sans-abris se disent "choqués" par l'intervention de la police. "La police a demandé à une personne 'pourquoi vous occupez le bâtiment' et la personne a dit 'si je sors d'ici, où je dois aller?'", raconte Traoré, expulsé du squat Pyramide lorsque ce dernier était dans le 7e arrondissement.

"La police a dit bientôt tu vas retourner chez toi dans deux mois", rapporte-t-il, alors que l'occupant questionné leur a indiqué avoir fait sa demande d'asile en France.

"Notre situation est un peu grave parce qu'on ne sait pas où dormir", précise Mohamed, lui aussi ancien occupant du squat Pyramide. "On a des enfants avec nous, des femmes enceintes."

C'est notamment le cas de Traoré, qui vit dans ce nouveau squat avec son enfant et sa femme qui en attend un second.

Intersquats 69 compte désormais demander une convention d'occupation pour ce squat. Cela pourrait permettre aux sans-abris de rester à Caluire-et-Cuire au moins jusqu'à la fin de la trêve hivernale.

De son côté, la ville de Caluire-et-Cuire critique la position de la mairie de Lyon. Dans un communiqué publié ce mercredi 8 novembre, elle dénonce un "double langage" des élus de l'exécutif lyonnais. "La position de la ville de Lyon est totalement irresponsable de laisser ces personnes s’installer dans des locaux insalubres dont une partie s’était déjà effondrée par le passé", écrit-elle.

La municipalité de Caluire-et-Cuire a annoncé avoir pris un arrêté d'interdiction d'habiter et avoir saisi la métropole de Lyon afin qu'elle prenne un arrêté de péril.

Juliette Moreau Alvarez