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"On était pris au piège": une habitante témoigne après les émeutes de la nuit dernière à Lyon

La nuit de vendredi à samedi a été marquée par d'importantes violences urbaines à Lyon. Une habitante du 8e arrondissement raconte cette soirée où elle restée bloquée à l'intérieur de son appartement.

Pillages, mobilier urbain et véhicules incendiés... À Lyon, la nuit de vendredi à samedi a été marquée par d'importantes violences urbaines, quatre jours après la mort de Nahel.

Des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre ont notamment éclaté dans le centre-ville de Lyon, mais aussi dans le 8e arrondissement.

"On ne pouvait plus sortir"

Une habitante confie être "très choquée" et avoir vécu une soirée "terrible et éprouvante", car elle estime avoir "été pris au piège" dans sa résidence. Elle raconte que les manifestants ont "mis le feu de chaque côté de la rue pour bloquer les accès".

Des scènes d'une extrême violence qui pour elle, n'ont rien "à voir avec l'histoire qu'il s'est passée à Nanterre". Pour cette habitante, les émeutiers avaient un "but précis: tout saccager".

"Ils ont ouvert les commerces avec leur pelleteuse, ils ont ramassé tout ce qu'il pouvait. Une fois qu'ils ont fait ça, ils ont brûlé la pelleteuse et nous, on était pris au piège, on ne pouvait plus sortir", raconte cette habitante de Lyon à BFMTV.

Elle explique aussi que les personnes présentes ont "essayé de rentrer dans la résidence à coup de pied".

La CR8 déployée à Lyon

Cette mère de famille confie avoir surtout eu peur pour ces enfants en raison notamment les "fumées des véhicules en feu commençaient à rentrer dans les appartements et on ne pouvait pas sortir", affirme-t-elle. Des fumées qui ont provoqué chez sa fille des "quintes de toux à cause des fumées."

Désormais, elle en appelle au gouvernement pour rétablir la situation et demande "d'envoyer l'armée, car ce n'est pas normal qu'on soit pris au piège".

Après cette nuit, elle assure vouloir partir avec ses deux enfants qui ont été traumatisés par les tirs et les sirènes.

"On ne peut pas prendre le risque, c'est ingérable. On ne sait pas comment les choses évoluent quand on les voit arriver, on ne sait pas ce qu'il va se passer", explique-t-elle au micro de BFMTV.

La nuit dernière, 74 personnes ont été interpellées, a annoncé la préfecture du Rhône. Pour la soirée de ce samedi, le ministère de l'Intérieur a annoncé l'envoi de la CRS 8 à Lyon.

Maroussia Wosiak avec Thibault Nadal