BFM Lyon
Lyon

Metaleurop à Arnas: une diminution du taux de plomb dans le sang des dépistés depuis 1999

L'ancien site de Metaleurop à Arnas

L'ancien site de Metaleurop à Arnas - BFM Lyon

Une campagne d'analyse du taux de plomb chez 439 femmes enceintes et enfants s'est déroulée entre janvier et fin juillet 2023.

439 personnes, des femmes enceintes et des enfants, ont été dépistés du staurnisme entre janvier et fin juillet 2023, a déclaré le préfet du Rhône dans un communiqué ce vendredi 13 octobre.

Un quart de la population ciblée avait répondu à la proposition de dépistage, rappelle la préfecture. Douze femmes enceintes ont été dépistées, 55 enfants de 2 ans ou moins, 101 enfants âgés de 3 à 6 ans et 271 enfants âgés de 7 à 18 ans.

Aucun taux dépassant les 50 microgrammes par litre

Aucun d'entre eux n'affiche un taux de plomb dans le sang dépassant le seuil de 50 microgrammes par litre. Dans le détail, près de 65% des personnes dépistées présentent un taux de plomb dans le sang inférieur à 10 microgrammes par litre, environ 34% des personnes dépistées ont un taux de plomb dans le sang compris entre 10 et 24 microgrammes par litre et 1,4% des personnes dépistées révèlent un taux de plomb dans le sang compris entre 25 et 49 microgrammes par litre.

Pour les enfants âgés de moins de 7 ans et affichant une proportion de plomb dans le sang située entre 25 et 50 microgrammes par litre, la préfecture du Rhône indique que le médecin traitant "propose une surveillance de la plombémie".

En 1999, la majorité des personnes dépistées présentaient des plombémies compris entre 25 et 49 microgrammes par litre. La préfecture du Rhône tient à souligner que "ce taux demeure inférieur au taux moyen national (...) qui fixait à 2,9% la proposition de personnes, en population générale, présentant un taux entre 25 et 49 microgrammes par litre."

Pour le préfet, cette diminution du nombre de personnes avec de forts taux de plomb dans le sang s'explique par "une très forte réduction des émissions atmosphériques" et une campagne de sensibilisation depuis 2005.

De 1974 à 2001, l'usine Metaleurop, située à Arnas à une trentaine de kilomètres au nord de Lyon, a fonctionné comme fonderie de plomb, "générant une pollution dans son environnement", atteste cette même source.

Dès 1999, un suivi régulier est mis en œuvre sous la direction des services de l'État, en particulier l'ex-Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) du Rhône puis (à compter de 2010) l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, et la Dreal.

Une surveillance de la présence du plomb dans l'eau, dans l'atmosphère, dans les végétaux et dans le sol est donc imposée aux exploitants du site, d'abord Metaleurop, devenu Recylex en 2007 et ensuite, depuis 2022, le nouvel exploitant Campine France.

Dans le même temps, l'État établit en 2005 des "servitudes d'utilité publique" sur un périmètre comprenant la superficie du site industriel et son voisinage proche, interdisant de procéder à "des aménagements ou activités sensibles" tels que des crèches, écoles, établissements sanitaires et sociaux ou jardins potagers, ajoute la préfecture.

Sur le plan sanitaire, le risque de saturnisme pour les enfants et femmes enceintes résidant aux alentours avait été déclaré dès 1999 et une campagne de dépistage avait concerné 693 personnes, dont 17 avaient présenté un taux de plomb dans le sang supérieur à 100 microgrammes par litre.

En juin 2022, une campagne de dépistage a aussi été lancée autour de l'ancienne fonderie Metaleurop dans le Pas-de-Calais pour les moins de 18 ans habitant les communes concernées par une pollution des sols au plomb.

Nolwenn Autret