Lyon: un chanteur pro-Bachar al-Assad en concert, les réfugiés syriens interpellent la mairie

Houssam Juneid, figure de la pop locale et soutien du chef d'État syrien, devrait se produire dans la capitale des Gaules le 24 décembre.

Avec près de 800.000 abonnés et 33 millions de vues cumulées sur YouTube, Houssam Juneid est un artiste majeur de la scène pop syrienne. Mais il est loin de faire l'unanimité.

À Lyon, la communauté syrienne réfugiée n'apprécie guère les chansons de celui qu'on présente comme un proche du régime de Bachar al-Assad. Et encore moins que ce dernier souhaite se produire dans la troisième ville de France le 24 décembre prochain.

Contactée par Middle East Eye, l'organisatrice de l'événement reconnaissait il y a deux semaines ne pas encore avoir identifié de lieu susceptible d'accueillir le chanteur de 36 ans, mais elle se voulait confiante qu'il allait être reçu "dans les meilleures conditions".

Plus de 250.000 personnes tuées

Zaïd al-Azem, avocat syrien réfugié à Paris, est l'un des fers de lance de l'opposition à l'artiste. "Les chansons de M. Juneid, c'est l'hymne national des policiers, des gardiens, des membres de torture (sic), déplore-t-il sur l'antenne de BFM Lyon. Il a chanté en soutenant, en appuyant, en glorifiant l'armée syrienne. Qu'est-ce qu'il va chanter ici? Il va venir dans la capitale des Gaules pour chanter des chansons en glorifiant une armée qui a tué les Syriens, qui a tué le journaliste français Gilles Jacquier, qui a utilisé l'arme chimique..."

L'avocat syrien a fait part de son effarement à la mairie de Lyon ainsi qu'au ministère de l'Intérieur. À nos confrères, il affirme avoir fait traduire les paroles des chansons de Houssam Juneid et les avoir envoyées place Beauvau. Zaïd al-Azem appelle le ministère à enquêter pour qu'il "comprenne que cette personne est coupable d’incitation à des crimes".

Selon les données des Nations Unies, "plus de 250.000 personnes ont été tuées et plus d'un million d’autres blessées depuis le début de la crise en 2011. Plus de la moitié de tous les Syriens ont été forcés de quitter leur foyer, souvent plusieurs fois, faisant de la Syrie la plus grande crise mondiale de déplacement".

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions