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Lyon-Turin: le dossier de financement pour les études du tracé français est bouclé

Le tunnel de la ligne TGV Lyon-Turin en cours de construction à Chiomonte, en Italie, le 18 janvier 2023.

Le tunnel de la ligne TGV Lyon-Turin en cours de construction à Chiomonte, en Italie, le 18 janvier 2023. - MARCO BERTORELLO © 2019 AFP

Un accord a été trouvé ce lundi 29 janvier entre l'État et la région Auvergne Rhône-Alpes pour débloquer la demande de subvention européenne afin de financer les études du tracé français du Lyon-Turin.

Un accord de dernière minute a été trouvé pour débloquer le financement des études du tracé français du Lyon-Turin qui pourra être présenté dans les temps à Bruxelles, a annoncé ce lundi 29 janvier Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique actuellement en charge des Transports.

Une "étape-clé"

Cet "accord ambitieux et global a été trouvé le 29 janvier avec Laurent Wauquiez, le président de la région Auvergne Rhône-Alpes", ce qui "permet de débloquer la demande de subvention" européenne, indique-t-il dans un communiqué adressé à l'AFP, saluant une "étape-clé du financement de ce projet franco-italien majeur pour la décarbonation du transport frontalier".

"On n'est pas passé loin de la catastrophe, je suis satisfait car tous les feux sont au vert", a déclaré pour sa part à l'AFP le président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes en se félicitant d'"un accord gagnant pour tout le monde".

La semaine dernière, il manquait encore 40 millions d'euros pour boucler le budget de 220 millions d'euros pour les études du tracé français de la ligne ferroviaire transalpine et du contournement ferroviaire de l'agglomération lyonnaise (le "CFAL-Nord").

Pour que l'Union européenne apporte 90 millions, Paris devait présenter d'ici mardi un financement initial de 130 millions. L'État avait promis 65 millions mais le tour de table des collectivités locales n'avait permis de récolter que 25 millions d'euros. Lors des dernières discussions, l'État avait proposé de prendre la moitié des 40 millions manquants, si les collectivités faisaient un effort supplémentaire.

Hausse des investissements sur les mobilités

Dimanche soir, à l'avant-veille de la clôture de dépôt des dossiers à Bruxelles, Laurent Wauquiez avait proposé de rajouter les 20 millions manquants à condition que l'État augmente de 100 millions d'euros à 720 millions ses investissements dans le plan État région sur les mobilités.

Laurent Wauquiez dit avoir eu gain de cause puisque, selon lui, "l'État augmente ses investissements sur les mobilités notamment sur les petites lignes ferroviaires, avec 50 millions d'euros en plus, sur les voies vertes 30 millions et sur l'entretien des ouvrages d'art, 25 millions".

Selon le ministère, "l'État et la Région augmentent leurs engagements respectifs de plus de 70 millions d'euros supplémentaires" dans le contrat plan pour les porter à 690 millions chacun. L'accord concerne aussi à plus court terme la modernisation de la ligne Paris-Clermont, selon la même source.

Porté par l'Union européenne, le chantier du Lyon-Turin vise à augmenter le frêt ferroviaire à travers les Alpes, avec 150 km de voies en France, 60 km en Italie et un tunnel de 57,5 km. Son coût, en constante augmentation depuis son lancement il y a trente ans a été évalué à plus de 26 milliards d'euros en 2021.

Ses opposants dénoncent un projet "pharaonique" et "néfaste" pour l'environnement, ses soutiens assurent qu'il participera à la décarbonation en retirant plus d'un million de camions des routes au profit du rail.

A.T. avec AFP