Lyon-Trévoux: la région plaide pour une nouvelle ligne de bus, les défenseurs de l'environnement inquiets

Le tracé proposé par les équipes de Laurent Wauquiez traverse une zone classée "Espace naturel sensible", où vivent des dizaines d'espèces protégées. Une pétition a été lancée pour qu'un itinéraire différent soit choisi.

D'ici à 2027, les villes de Lyon et Trévoux (Ain) seront à nouveau connectées par les transports en commun. C'est en tout cas l'objectif de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Si une voie de chemin de fer existe entre les deux communes, cela fait bien longtemps qu'elle a été laissée à l'abandon. À tel point que la nature a refait son nid autour des rails et que la zone verte, qui sépare Fontaines-sur-Saône et Sathonay-Village, a été classée "Espace naturel sensible" (ENS).

L'exécutif régional piloté par Laurent Wauquiez aurait aimé faire circuler, sur le tracé dessiné par les voies, un bus à haut niveau de service (BHNS) alimenté à l'hydrogène. Mais il se heurte à la contestation des riverains.

Presque 4000 signataires

Inquiets de voir défiler des bus dans un bois où vivent des dizaines d'espèces protégées, certains défenseurs de la nature ont lancé une pétition en ligne, estimant que "ce dernier corridor naturel ne survivrait pas aux années de travaux, ni aux nuisances sonores et lumineuses qui découleraient du BHNS dans la forêt nuit et jour".

"C'est ridicule, s'insurge un des 3900 signataires de la pétition au micro de BFM Lyon. On va tuer toute la biodiversité qu'il y a dans la région."

"Si on fait le bilan coût et avantages, dans quel projet on est au niveau financier? Au niveau des contraintes réglementaires, je pense qu'il ne verra pas le jour. Et je le souhaite", complète une autre riveraine, appelant à proposer une alternative.

Un projet de ligne de bus entre Lyon et Trévoux. © Région Auvergne-Rhône-Alpes

Contourner la zone

Cette alternative existe, fait valoir Tiphaine Piat, membre du collectif "V'allez bus": "On propose simplement que le BHNS rejoigne les voiries existantes, 3,3 km en amont, pour éviter toute cette zone et préserver à 100% la biodiversité locale".

Concrètement, les auteurs de la pétition souhaitent voir transiter les bus "sur la route existante entre Sathonay-Camp et Sathonay-Village, plutôt que dans la forêt de l'Espace Naturel Sensible du ruisseau du Ravin". 

En 2022, la région avait déjà eu vent des préoccupations des associations. Les discussions ont finalement poussé les pouvoirs publics à mener de nouvelles études pour mieux mesurer les risques qu'un tel projet est susceptible d'engendrer.

"Étudier l'ensemble des possibilités"

"On a aussi des obligations qui nous sont imposées par la loi, que l'on respecte strictement, qui peuvent être de reconstitution d'habitat, de déplacement ou d'évitement", convient Alexandre Nanchi, conseiller régional et élu du département de l'Ain.

Et de promettre: "On va évidemment étudier l'ensemble des possibilités".

Les résultats des études sont attendus à la fin du mois. Selon leur teneur, la région pourrait ajuster son plan d'aménagement du territoire.

Yeliz Kirazli avec Florian Bouhot