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Lyon: ouverture du procès pour le braquage record à 40 millions de francs suisses d'un fourgon en Suisse

Trois des six prévenus ne sont pas présents à l'audience, encore en fuite. Les trois autres ont été interpellés en 2017, peu après le braquage au butin record. Ils risquent entre 20 ans de prison et la perpétuité.

Le procès d'un braquage de convoi de fonds en Suisse en 2017, qui avait amassé un butin record de 40 millions de francs suisses, a débuté ce matin du lundi 22 janvier à Lyon en l'absence de trois des six accusés, en fuite.

Les six hommes, âgés de 39 à 54 ans et originaires pour la plupart de la banlieue lyonnaise, sont jugés par la cour d'assises du Rhône pour "vol en bande organisée avec arme" et "enlèvement et séquestration".

Cinq, qui sont récidivistes, encourent la perpétuité, le sixième entre 20 et 30 ans de réclusion criminelle. Deux ont notamment été condamnés à Genève en 2013 pour "brigandage".

Ils avaient été interpellés le 24 mai 2017 dans une villa de Haute-Savoie en possession de billets de banque de différentes devises entassés dans des sacs, de quatre lingots d'or, ainsi que plusieurs milliers de pierres précieuses, pour une valeur totale évaluée à plus de 40 millions de francs suisses, soit quelque 42,3 millions d'euros au cours actuel.

Quatre heures plus tôt, des hommes se faisant passer pour des policiers, équipés de brassards, avaient attaqué un transport de fonds de la société Loomis, entre Genève et Lausanne. Sous la menace de fusil d'assaut, les convoyeurs avaient été ligotés, puis emmenés dans les coffres de deux voitures.

Lors de leur arrestation, ils étaient en compagnie d'un septième homme, propriétaire de la villa, qui s'est suicidé en prison à l'été 2018.

Un procès plusieurs fois reporté

Leur procès a été reporté à deux reprises: en 2021 parce qu'un accusé avait contracté le Covid et il y a un an à cause de l'absence de la moitié d'entre eux, qui avaient profité de leur remise en liberté sous contrôle judiciaire pour s'enfuir. La cour avait alors estimé "nécessaire de juger les six accusés ensemble". Malgré l'émission d'un mandat d'arrêt, ils n'ont pas été localisés et leur procès a finalement débuté sans eux.

Sur les présents, deux reconnaissent leur participation au braquage et à différents aspects de sa préparation, incluant le vol et le recel de véhicules ou l'incendie du fourgon. Le troisième, arrêté au volant d'une fourgonnette avec une grande part du butin au sortir de la villa servant de base arrière au groupe, nie sa participation à l'attaque elle-même.

Cette affaire s'inscrit dans une série d'attaques spectaculaires de convoyeurs de transport de fonds imputées au banditisme lyonnais et perpétrées en Suisse. Au cours des huit dernières années, au moins huit braquages ou tentatives ont été commis dans différents cantons suisses.

Souvent, les malfaiteurs ont bénéficié de renseignements sur le parcours et les systèmes de sécurité des fourgons circulant la nuit, ouvrant un débat en Suisse sur les mesures de sécurité à mettre en œuvre.

Une décision attendue vendredi

La semaine dernière, un homme qui avait participé en 2018 au braquage d'un fourgon blindé en Suisse avec prise d'otage de la fille d'un des convoyeurs a été condamné à 12 ans de prison par la cour d'assises à Lyon.

Pour le braquage du canton de Vaud, jugé cette semaine, un renseignement sur les projets d'un malfaiteur de la région lyonnaise avait conduit à l'ouverture d'une enquête préliminaire dès l'été 2016. Celle-ci avait permis de collecter des informations, qui se sont avérées utiles une fois les faits commis pour remonter rapidement à la planque.

Les recoupements menés par la brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la police judiciaire de Lyon avaient permis de les localiser dans une villa de Chavanod, près d'Annecy, identifiée comme une base potentielle de repli.

Outre le butin, plusieurs armes avaient été retrouvées sur place, dont cinq fusils d'assaut et différents accessoires utilisés pour le braquage. Des empreintes d'ADN de plusieurs suspects avaient été relevées sur les objets saisis. La réquisition de l'avocat général est attendue jeudi 25 et une décision de la cour vendredi 26 janvier.

JMA avec AFP