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Lyon: les "papys braqueurs" comparaissent devant les assises du Rhône

Deux des six prévenus sont accusés d'avoir braqué une bijouterie au Luxembourg avant de prendre en otage une famille de six personnes dans leur propre maison.

2,2 millions d'euros. C'est le montant du butin, composé de montres de luxe, que ces "papys braqueurs" ont dérobé dans une bijouterie au Luxembourg, en 2018. Traqués par les forces de l'ordre, sur lesquelles ils ont ouvert le feu, les deux malfaiteurs, grimés en vieillards et originaires de Rilleux-la-Pape, se sont réfugiés en pleine nuit dans une maison de la commune d'Arnas.

Ils y ont menacé avec une arme ses occupants, une famille composée d'un couple et de leurs quatre enfants, avant d'être finalement interpellés par les policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI).

De multiples chefs d'accusation

Le procès des huit prévenus de cette affaire, les deux braqueurs présumés ainsi que six personnes soupçonnées de complicité, s'est ouvert ce lundi devant la cour d'assises du Rhône. Ils sont accusés de "vol en bande organisée, tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, arrestation, enlèvement et séquestration ou détention arbitraire d'otages et transport d'armes et de munitions".

L'un des deux braqueurs, dont le casier judiciaire compte 27 condamnations dont une de sept ans pour vol à main armée en 2014, "reconnaît une partie des faits qui lui sont imputés (...). Ce qu'il n'admet pas (...) c'est que l'on puisse penser qu'il ait voulu donner la mort aux policiers qui le poursuivaient", a déclaré lundi son avocat, maitre Philippe Scrève, insistant sur "la sincérité" de son client.

"Lorsqu'un véhicule avec un passager qui sort un fusil d'assaut tire de manière très précise sur ces équipages de policiers, l'intention est là", a pour sa part estimé maitre Daniel Dreyfus, l'avocat de policiers de la BRI, parties civiles au procès, soulignant la "détermination extrême" des accusés principaux.

De lourdes peines encourues

Les deux accusés sont attendus à la barre vendredi. L'audition des policiers de la BRI est elle prévue ce mardi, à huis clos. C'est également à huis clos que se tiendra l'audition des représentants de la famille prise en otage par les deux accusés principaux, qui devraient témoigner mercredi.

La famille, traumatisée par les évènements, n'est pas présente au procès. "On ne parle pas de se faire braquer, on parle d'une prise d'otages. Une prise d'otages avec des enfants que l'on va séparer du père ou de la mère qui, quand elle se retrouve avec un gamin, ne sait pas si le père est avec les trois autres ou pas", a déclaré maître François Heyraud, avocat de la famille, au micro de BFM Lyon.

"Ils vivent des heures comme ça, dans le noir, en étant obligés de ramper pour éviter que les ombres se voient de l'extérieur parce que la BRI tourne autour de la maison. Ça crée une situation de stress intense dont on se remet difficilement", a-t-il ajouté.

Les prévenus risquent la réclusion à pérpétuité pour le premier, récidiviste, et une peine de 30 ans de prison pour le second.

Lucie Nolorgues et Sarah Boumghar, avec AFP