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Lyon: la première adjointe à la mairie choquée par les propos d'une élue d'opposition sur le handicap

La présidente du groupe LR, Françoise Blanc, s'est amusée d'une "plaisanterie" au sujet des personnes en situation de handicap lors du Conseil municipal, ce jeudi. De quoi déclencher l'ire d'Audrey Henocque, bras droit de Grégory Doucet et elle-même handicapée, qui s'est émue de ce dérapage à la tribune.

Un dérapage en plein milieu du Conseil municipal de Lyon. Ce jeudi, la présidente du groupe LR au sein de l'hémicycle lyonnais, Françoise Blanc, a provoqué un profond malaise lors de la réunion des élus de la ville en lançant ce qu'elle a considéré comme une "plaisanterie" au sujet des personnes en situation de handicap.

Alors qu'un échange est engagé sur un rapport relatif à l'accessibilité de Lyon pour les personnes handicapées, la dirigeante de l'opposition de droite prend la parole:

La participation de deux associations, la Ville à Vélo et la Maison du Vélo, m’a fait sourire. Je n’avais pas saisi que l’on allait pouvoir faire pédaler un pied-bot ou un cul-de-jatte, lâche-t-elle.

Moment de gêne dans la salle, ponctué de récriminations de ses collègues. Le maire de Lyon, Grégory Doucet, ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel. "Ne vous en déplaise, il me convient d'exprimer (cet avis)", lui répond Françoise Blanc.

"Ces propos m'ont extrêmement choqué"

La parole est alors donnée à Audrey Henocque, première adjointe à la Mairie de Lyon , elle-même handicapée. Cette dernière, choquée par les propos venant de résonner dans l'hémicycle, laisse exprimer son émotion et éclater sa colère.

"Ces propos m’ont extrêmement choqué. Tout ce que vous avez dit, Madame Blanc, relève de l’oppression des personnes handicapées par les personnes valides. On appelle cela le validisme. Et les propos que vous avez utilisés sont pour moi inadmissibles", se récrit Audrey Henocque, en larmes à la tribune.

Et d'ajouter: "Des propos comme cul-de-jatte pour parler d’une personne qui est amputée en haut des cuisses, c’est aussi grave que d’utiliser par exemple le terme ''nègre'' pour parler des hommes de couleur.

Une standing ovation et des excuses

Ces exclamations ont suscité l'unanimité de la salle du conseil municipal, qui s'est alors levée et a applaudi en chœur la première adjointe lyonnaise.

Dans la foulée, Françoise Blanc lui a adressé ses excuses et a tenté de justifier sa "plaisanterie" avec une explication pour le moins acrobatique:

Vous ne le savez sans doute pas, mais je suis très liée au milieu du handicap. Les propos que j’ai rapportés aujourd’hui ne choquent absolument pas les gens qui sont dans ces milieux-là, s'est-elle défendu.

Après cet épisode houleux, le Conseil municipal a pu se poursuivre et se clôturer dans le calme.

Hugo Roux