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Lyon: la Brigade nautique en alerte face à la hausse des baignades interdites dans le Rhône et la Saône

Des patrouilles quasi-quotidiennes sont organisées sur les deux fleuves pour protéger les baigneurs des courants, contre-courants ou encore des bateaux.

Rattrapé par la patrouille. Le jeune homme de 15 ans est contraint à sortir de l'eau. Il venait de piquer une tête dans la Saône avec quatre de ses amis. Mais la Brigade nautique de Lyon passait par là.

À peine le temps de se rhabiller que Renaud, casquette vissée sur la tête et lunettes de soleil sur le nez, sermonne gentiment le jeune homme. Et lui rafraîchit la mémoire: "Il y a des bateaux qui passent".

"Le message est compris, en tout cas d'apparence, débriefe Renaud au micro de BFM Lyon. On reste avec un bon contact quand on a fini de parler aux jeunes, justement pour qu'ils comprennent qu'on est là dans leur intérêt. On est là pour préserver leur vie. Notre souci, c'est leur sécurité. Néanmoins, j'admets que, parfois, on les retrouve quand même parce que l'eau est tentante. Il fait chaud, le cadre est magnifique."

Les interventions des pompiers en hausse

La Brigade nautique de Lyon patrouille quasi-quotidiennement sur le Rhône et la Saône. Ses membres savent certaines zones prisées par les baigneurs: les Berges du Rhône (au niveau de la cité internationale) ou encore la Darse de Confluence. Autant de zones pourtant interdites à la baignade.

"Vous avez des courants, vous avez des contre-courants, vous avez des effets de siphon au niveau des piles de ponts. Vous n'êtes pas à l'abri de faire une hydrocution", rappelle Renaud.

Baignades, sauts depuis les ponts, rodéos à jet ski: tous ces comportements dangereux ont des conséquences parfois désastreuses. L’année dernière, les pompiers sont intervenus 150 fois - un nombre en croissance de 30% - et 12 personnes ont perdu la vie dans les eaux lyonnaises, contre 40 en 2020.

"Les gens surestiment un petit peu les capacités qu'ils ont"

Le portrait-robot est connu des membres de la Brigade: des jeunes garçons, issus de tous les milieux sociaux. Bien souvent, "les gens surestiment un petit peu les capacités qu'ils ont", fait remarquer le Lieutenant Lionel François, conseiller technique de plongée au SDMIS du Rhône.

Pour éviter les drames, la Brigade nautique enjoint les baigneurs à se diriger vers des espaces surveillés: le parc de Miribel, le lac des sapins et toutes les piscines de la métropole.

C'est aussi un moyen de préserver son porte-monnaie. Si une baignade dans le Rhône ou la Saône peut équivaloir à une amende de première classe, fixée à 11 euros, pour un rodéo en jet ski, la somme grimpe à 1500 euros.

Amélie Duchampt avec Florian Bouhot