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Lyon: des commerçants visés par des lettres d'insultes racistes et de menaces à la Guillotière

Un corbeau sévit dans le quartier de la Guillotière à Lyon en adressant des courriers à des commerçants.

"Cher bougnoule, ta putain de merde de religion n'est synonyme dans le monde entier que de blasphèmes, d'injures, de vols et de viols. Toute la terre sait que l'Arabe ment comme il respire et qu'il se reproduit comme des cafards." Cette lettre anonyme, à caractère raciste, a été envoyée à Maureen, gérante d'un salon de coiffure à la Guillotière, dans le 7e arrondissement de Lyon.

Elle a reçu six lettres anonymes ces derniers mois. Ces pages d'insultes islamophobes et de menaces ont été envoyées par voie postale, comme l'ont révélé nos confrères de Rue89 Lyon.

"Une routine"

La gérante s'est malheureusement habituée à cette violence verbale.

"C'est devenu une routine de recevoir ces lettres qu'on attend la prochaine, raconte-t-elle à BFM Lyon. Maintenant, j'ai de la compassion pour cette personne car la vie doit être vraiment très difficile quand on vit avec autant de haine et de colère dans son cœur plutôt que de regarder la beauté de la diversité."

Mais la jeune femme n'est pas la seule à recevoir des missives. Un corbeau sévit depuis plusieurs années dans le quartier envers les commerçants que ce soit des bureaux de tabac, boutiques ou restaurants.

"Ça fait toujours mal. On est au 21e siècle et les gens se comportent comme ça... Ils n'ont pas compris qu'on était tous des êtres humains", déplore Alfredo Gaspar, gérant de l'épicerie africaine "Huguette et ses filles".

Il s'agirait d'une seule et même personne

Aucun des commerçants n'a encore porté plainte. Selon un boucher, victime lui aussi, ce n'est pas nécessaire: "Je n'ai jamais senti que la France était un pays raciste alors ça ne me fait rien du tout. Pour moi, c'est un cas isolé." De son côté, la mairie du 7e encourage les victimes à porter plainte.

Pour l’instant, aucune piste sur l’identité du corbeau n'est privilégiée. Mais compte tenu de l’écriture, il semblerait que ces lettres proviennent d’une seule et même personne.

Lauriane Pelao et Juliette Vignaud