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Législatives: Grégory Doucet et Bruno Bernard veulent une union de la gauche pour "imposer une cohabitation"

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet pose le 28 juin 2021 à l'hôtel de ville de Lyon

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet pose le 28 juin 2021 à l'hôtel de ville de Lyon - JEFF PACHOUD © 2019 AFP

Pour peser à l'Assemblée nationale, le maire de Lyon et le président de la Métropole souhaitent que les insoumis, les écologistes, les communistes et les socialistes constituent des listes communes.

À peine l'élection présidentielle vient-elle de s'achever que surgit la question des prochaines élections législatives. Si Grégory Doucet et Bruno Bernard, maire et président de la Métropole de Lyon, avaient appelé à voter pour Emmanuel Macron pour faire barrage à Marine Le Pen -et se sont dit soulagés après son élection- les deux écologistes n'ont pas changé d'avis sur le locataire de l'Élysée, qu'ils accusent de "casse social" et de "déni démocratique".

Pour peser sur les prochaines décisions politiques d'Emmanuel Macron, Grégory Doucet et Bruno Bernard appellent les forces de gauche à constituer une grande coalition pour "imposer une cohabitation" au chef de l'État, avec un Premier ministre issu de cette alliance.

"Je souhaite ce rassemblement pluriel des mouvements de l'écologie et de la gauche, a affirmé Grégory Doucet sur BFM Lyon ce dimanche soir, assurant qu'il y "travaillait".

"Je crois que c'est cette alliance qui pourra redonner espoir", a-t-il poursuivi, citant en exemple la ville de Lyon. "On a démontré qu'on était capables de faire ce rassemblement pluriel très large. Dans ma majorité, j'ai des socialistes, j'ai des insoumis, j'ai des communistes, d'autres personnes engagées dans des mouvements locaux de gauche et bien évidemment un très grand nombre d'élus écologistes. (...) Nous agissons ensemble en bonne intelligence."

La balle dans le camp de Mélenchon

Également invité de notre soirée électorale, Bruno Bernard a lui aussi insisté sur la réussite de la cohabitation entre les forces de gauche à l'échelle de sa collectivité. L'élu concède "qu'il y a des points de divergence" entre elles et qu'"il ne faut pas les nier". "Mais nous avons aussi beaucoup de points de convergence. L'enjeu c'est de mettre en avant ce qui nous rassemble pour créer une dynamique", a-t-il tenu à souligner.

Désormais, aux yeux des deux élus lyonnais, la balle est dans le camp de Jean-Luc Mélenchon, arrivé en troisième position lors du premier tour de l'élection présidentielle, avec près de 22% des suffrages.

"Une bonne partie de l'équation est entre ses mains, expose Grégory Doucet. Il s'est imposé comme le leader de la gauche et des écologistes. (...) C'est à lui de mener les discussions pour que cette alliance soit possible."

Combattre une extrême droite en croissance

Outre Grégory Doucet et Bruno Bernard, d'autres figures écologistes ont lancé un appel à l'union en vue des élections législatives, à l'instar d'Éric Piolle, maire de Grenoble, ou de l'eurodéputée Karima Delli. Côté communiste et socialiste, des voix se sont également élevées pour ficeler un accord.

Pour cette coalition, si elle venait à voir le jour, il s'agira non seulement de réaliser un meilleur score que le parti présidentiel, mais également de reprendre leur place dans l'arène politique au détriment des formations d'extrême droite, en croissance depuis plusieurs années.

"On voit encore, malheureusement, l'extrême droite progresser dans notre pays, a regretté Grégory Doucet ce dimanche soir. On se souvient des scores de 2002. Jean-Marie Le Pen n'arrivait pas à atteindre les 6 millions de voix. Marine Le Pen, en 2017, était autour de 10 millions. Là, il semblerait qu'elle soit autour de plus de 13 millions de voix (12,9 millions en réalité, ndlr). (...) C'est énorme. C'est considérable. On n'a vraiment pas de quoi se réjouir."

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions