BFM Lyon
Lyon

Le père Rivoire, accusé d'agressions sexuelles au Canada, ne sera pas exclu de sa congrégation

Un membre de l'Église catholique - Image d’illustration

Un membre de l'Église catholique - Image d’illustration - AFP

Le père Rivoire, 93 ans, est accusé d'agressions sexuelles sur de jeunes Inuits au Canada, dans les années 1960.

Les procédures de renvoi lancées à l'encontre du père Rivoire, 93 ans, accusé d'agressions sexuelles sur de jeunes Inuits au Canada dans les années 1960, ont échoué, a annoncé ce mardi 27 février la congrégation des Oblats de Marie-Immaculée (OMI).

"Nous avons épuisé toutes les ressources canoniques à notre disposition pour le contraindre à se présenter devant la cour afin de rétablir la vérité et la transparence et de rendre justice à ses accusateurs", a expliqué dans un communiqué la congrégation, fondée en 1816 et comptant 3.700 membres dans le monde.

Les démarches pour exclure le religieux, initiées à la suite d'une visite d'Inuits au siège de la congrégation à Lyon en 2022, ont toutes échoué, son avocat ayant invoqué la "santé déclinante de son client", a-t-elle ajouté.

"Profondément déçus"

Le père Rivoire, qui vivait jusqu'à peu dans une maison de retraite à Lyon, appartient donc toujours officiellement à cette congrégation de missionnaires et reste hébergé dans une communauté oblate en France.

"Profondément déçus" par cet échec, les membres de la congrégation des OMI indiquent "présenter (leurs) excuses à toute victime" d'un membre du clergé et précise qu'une "enquête indépendante sur les allégations de sévices sexuels portées contre Joannes Rivoire" reste en cours au Canada.

Envoyé en mission dans le Grand Nord canadien en 1960 et rentré en France après 33 ans de mission, le père Rivoire, qui dispose de la double nationalité, a toujours contesté les accusations à son encontre.

La justice canadienne avait émis un premier mandat d'arrêt contre lui en 1998 pour agressions sexuelles contre trois mineurs, et un second en 2022 après le dépôt d'une nouvelle plainte. Mais la France a refusé de le livrer à Ottawa, au motif qu'elle n'extrade pas ses ressortissants.

S. B. avec AFP