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"Je me suis fait frapper": à Lyon, un street medic affirme avoir été victime de violences policières

Maxime, secouriste de rue lors de manifestations, dit avoir reçu des coups de poing au visage.

"Je me suis fait frapper à ce niveau-là à peu près", explique Maxime Garci, président de "Street medic 69", en désignant une porte, dans une rue de Lyon. Le jeune homme raconte avoir été pris à partie par des policiers vendredi dernier alors qu'il suivait la manifestation en tant que "street medic".

Ces "secouristes de rue" bénévoles, militants présents dans les cortèges, sont capables de prodiguer les premiers soins en cas de besoin.

"Cinq coups de poing au visage"

Réfugié dans une rue aux côtés d'autres manifestants qui cherchaient à "échapper à la BAC" et aux gaz lacrymogènes, Maxime dit avoir été victime de violences policières. "J'ai juste eu le temps d'attraper deux collègues et de les mettre sur le côté. Le policier m'a mis cinq coups de poing au visage, sous l'œil", raconte-t-il. Les blessures ont été constatées à l'hôpital le lendemain.

Sa tenue aurait dû, selon lui, le protéger. "On est visibles, on a le gilet de visibilité. On a également un pantalon avec des bandes réfléchissantes, notre casque où l'on voit le logo de l'association. Normalement, ils nous connaissent, ça fait maintenant trois ans qu'on est à Lyon", relate-t-il.

Et il ajoute: "on pense que toutes les violences qu'ils nous ont faites ont été totalement volontaires".

"On est constamment attaqués par les forces de l'ordre"

Une vidéo, où l'on voit deux street medics se faire interpeller de manière violente et traîner à terre, a circulé sur les réseaux sociaux. Une constante depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, selon Maxime.

"Depuis le mois de mars, on est constamment attaqués par les forces de l'ordre, qu'il s'agisse de charges ou des jets de grenades lacrymogènes, alors que notre rôle est de venir en aide aux manifestants, aux personnes blessées", dénonce-t-il.

"À cause de ça, certains de nos street medics sont réticents à l'idée de revenir pour le moment avec nous", déplore le jeune homme.

Maxime, aux côtés d'autres infirmiers de rue, a porté plainte. Il assure qu'il continuera à se rendre au sein des cortèges pour porter secours aux blessés, qu'ils soient manifestants ou policiers.

Dix-sept enquêtes ont été ouvertes à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites.

Maeva Commecy et Sarah Boumghar