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"Je crains que demain on ne vive face à face": les mots de Gérard Collomb récupérés par l'extrême droite

Après la mort de l'ancien maire de Lyon, ce samedi 25 novembre, et dans un contexte de fortes tensions depuis le décès de Thomas lors d'un bal à Crépol, l'extrême droite s'empare de l'une des plus emblématiques déclarations de l'homme politique: "Aujourd'hui on vit côte à côte, je crains que demain on ne vive face à face".

"Aujourd'hui on vit côte à côte... Je crains que demain on ne vive face à face". Cette phrase, Gérard Collomb, ancien maire de Lyon et ex-ministre de l'Intérieur, l'avait prononcée le 3 octobre 2018 lors de sa passation avec Édouard Philippe, alors Premier ministre.

Ce samedi 25 novembre, le baron socialiste est mort à 76 ans des suites d'un cancer de l'estomac. Sur les réseaux sociaux, notamment X, des hommages posthumes abondent. Et la déclaration de Gérard Collomb se retrouve dans de nombreux messages de chefs de file d'extrême droite.

"Sa crainte d’une France fracturée doit nous interpeller plus que jamais. J’adresse à sa famille mes sincères condoléances", écrit Marine Le Pen, présidente du Rassemblement national à l'Assemblée nationale.

"Tel était l’avertissement lancé à la France par un de ses anciens ministres de l’Intérieur", écrit de son côté Jordan Bardella, le président du parti, avant d'adresser ses condoléances aux proches du disparu.

Eric Zemmour, à la tête de Reconquête, parle lui d'une formule à la "tragique réalité". Et de poursuivre: "Nous devons tout faire pour empêcher que cette prophétie se réalise."

Une récupération politique qui intervient dans un contexte de fortes tensions depuis la mort de Thomas, lors d'une rixe à Crépol. Hier, 80 membres de l'ultradroite ont défilé à Romans-sur-Isère, où un militant d'ultradroite a été gravement blessé.

"Toujours considéré comme un homme de gauche"

Pour Louis Pelaez, conseiller métropolitain d'opposition, cette récupération par l'extrême droite ne fait pas sens. "Il s'est toujours considéré comme un homme de gauche", atteste-t-il sur le plateau de BFM Lyon.

Et de développer: "J'ai été blessé hier (samedi 25 novembre, NDLR) de voir par exemple les journaux reprendre les réactions de Marine Le Pen, de Zemmour, de Marion Maréchal Le Pen. Ils utilisent sa mort ou la phrase qu'il a pu dire..."

Pour Louis Pelaez, l'ancien maire de Lyon "avait profondément peur de ce qui allait se passer dans ce pays et notamment peut-être de l'arrivée de l'extrême droite" et craignait que la société ne "se fracture".

"Je ne veux surtout pas qu'on garde l'image de quelqu'un qui, en vieillissant, serait devenu de droite, martèle Louis Pelaez. Ce n'est pas vrai."

Nolwenn Autret