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"Ils veulent vraiment tuer du flic": un policier visé par des tirs d'armes à feu à Vaulx-en-Velin témoigne

Dans la nuit de vendredi à samedi, quatre policiers ont été blessés par des armes longues à grenaille à Vaulx-en-Velin. Un policier présent sur place raconte "cette soirée de chaos".

"On a vécu des scènes de guérilla et de chaos". Benjamin (ndlr: prénom changé), policier du GSP (Groupe de sécurité de proximité) de nuit de Vaulx-en-Velin (Rhône), donne le ton. Il est intervenu sur les émeutes dans la nuit de vendredi à samedi. La nuit dernière, il a été visé avec ses sept collègues par des armes longues à grenaille.

Quatre d'entre eux ont été blessés, ils souffrent d'hématomes et ont été touchés au nez et à la cuisse, a appris BFMTV auprès de sources policières.

"Des scènes de chaos"

Le policier explique avoir été visé par groupe par un "individu à scooter (qui) armé d'un fusil à pompe a tiré dans notre direction". Lui affirme par exemple avoir reçu des billes au niveau de ses jambières.

D'autres policiers ont eux, reçu "du plomb dans les cuisses, dans le visage et dans les bras".

Malgré le renfort des véhicules blindés de la gendarmerie, Benjamin est à bout et fatigué. Il constate depuis plusieurs années "une montée de la violence" avec notamment une haine de la police. Il assure par exemple le sentiment que les émeutiers "veulent vraiment tuer du flic".

Politiques et délinquants dans le viseur

Pour lui, ces violences sont le fait de "groupes constitués, dissimulés, très bien équipés" qui bénéficient notamment de véhicules qui "ravitaillaient les émeutiers avec des mortiers".

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Après ces "scènes de chaos", le policer se dit très en "colère" et "impuissant" contre les politiques en affirmant que les policiers "paient le résultat de cette folle politique de ces 40 dernières années".

Mais aussi contre les délinquants qu'ils accusent de souhaiter "une escalade de la violence (...) À un moment, il va y avoir un drame. C'est inévitable si ça continue comme ça", explique-t-il.

Pour autant le membre du groupe de sécurité de proximité assure que lui et ses collègues continueront à aller sur le terrain et à faire leur travail. "Il n'est pas question d'arrêter, on est déterminés", dit-il au micro de BFM Lyon.

Une enquête ouverte

Une enquête a été ouverte pour violences volontaires avec arme sur des personnes dépositaires de l’autorité publique et participation à un groupement en vue de commettre des violences, indique le parquet. Elle a été confiée à la police judiciaire de Lyon.

Gwenaël Windrestin et A.F