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"Ça tape sur le système": dans le Beaujolais, des riverains excédés par le bruit des avions

Des habitants des alentours de l'aérodrome de Frontenas se plaignent des nuisances causées par les avions, notamment le week-end. Afin de se mobiliser collectivement, ils ont créé une association.

Une grande terrasse arborée et paisible, des champs à l'horizon, une vue dégagée... Et des vrombissements d'avions. À Theizé, petit village du Beaujolais où ils se sont installés il y a trois ans, Catherine et Laurent Roque sont excédés par les bruits d'avions continus qu'ils entendent depuis leur terrasse.

"On a un très joli jardin, une belle vue. C'est un havre de paix, ou presque. À cause du bruit des avions qui nous dérange et qui nous empêche de profiter", se plaint Catherine. La maison du couple se trouve à quelques kilomètres de l'aérodrome de Frontenas depuis lequel décollent des avions.

"10-15 comme ça par jour le dimanche, quand vous êtes censés vous reposer, ça tape sur le système...", poursuit-elle, en évoquant un avion présent dans le ciel au dessus d'elle.

Plusieurs plaintes ont été déposées par des riverains des alentours, sans que celles-ci ne soient suivies d'effets.

Jumelles à la main, Laurent traque les pilotes indélicats

Laurent effectue donc des contrôles lui-même: équipé de jumelles, il traque les pilotes afin de dénoncer ceux qui ne respectent pas leur trajectoire de vol. "Le seul moyen qu'on a pour faire constater une infraction, c'est de donner à qui de droit l'immatriculation de l'avion", se justifie-t-il.

"S'il y a bien un moment où tout le monde a le droit au repos, c'est quand même le week-end et les jours fériés (...). Ça m'a déclenché un tel stress psychologique que j'en ai développé des acouphènes", affirme Laurent.

Les pilotes sont soumis à une charte pour limiter les nuisances sonores des avions aux alentours de l'aérodrome. Toutefois, selon le couple, cette charte n'est pas assez respectée notamment le dimanche. Les nuisances sonores sont devenues infernales pour eux.

"On appréhende lorsque c'est une belle journée, on se dit 'Ah, zut, c'est une belle journée: il va y avoir des avions'", explique Laurent. Avec sa femme et d'autres habitants à proximité de l'aérodrome ils se sont mobilisés et ont créé une association.

"On est en face d'un lobby qui est très fermé"

"On demande un consensus général: les pilotes, les autorités administratives, les élus locaux et les associations, dont nous, pour essayer de travailler main dans la main pour voir ce qu'on peut améliorer. Ça demande de la bonne volonté mais aujourd'hui on est en face d'un lobby qui est très fermé", détaille ainsi à BFM Lyon Jean de Nercy, président de l'association des riverains de l'aérodrome de Frontenas.

Contacté, l'aéroclub a que prendre toutes ses dispositions pour limiter les nuisances pour les habitants.

Depuis plusieurs semaines, es habitants dont les logements sont situés à proximité d'un aéroport ou d'un aérodrome se mobilisent pour limiter les nuisances et les vols. Vendredi, ils étaient une trentaine, venus de villes différentes, à se réunir devant le ministère des transports pour une manifestation, notamment pour demander un plafonnement du nombre de vols.

Chloé Bounameaux avec Mathias Fleury