Yanis Varoufakis: "fier" de l'attitude de Merkel envers les réfugiés

L'ancien ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, est "fier, en tant qu'Européen", de l'attitude de la chancelière allemande Angela Merkel envers les réfugiés, a-t-il déclaré ce vendredi à la presse allemande.

Yanis Varoufakis, qui a vigoureusement critiqué l'action de Angela Merkel et de son ministre des Finances Wolfgang Schäuble dans la gestion de la crise grecque, loue désormais son courage politique face à l'afflux de réfugiés en Europe, dans un entretien au quotidien Die Welt.

"En tant qu'Européen, la manière dont la chancelière Angela Merkel agit me remplit d'une grande fierté. Je souhaiterais que chacun en Europe fasse de même", a-t-il confié au quotidien conservateur. "Elle a agi comme tous devraient agir en Europe : elle n'a pas essayé de rejeter le problème sur un autre pays, mais plutôt de s'y attaquer en tant que problème européen", a-t-il ajouté.

Yanis Varoufakis a d'ailleurs estimé que la crise des réfugiés et celle des finances grecques en disent long sur l'état de l'Union européenne. "En vérité, il s'agit d'une seule et même crise. La façon dont nous trouvons des solutions en tant qu'Européens dans la crise de l'euro et celle des réfugiés est identique. Au lieu de la traiter de manière systématique, nous nationalisons le problème", a-t-il résumé.

Le gouvernement de gauche radicale, duquel Yanis Varoufakis a démissionné cet été, a accepté après des mois de négociations houleuses un plan d'austérité très dur conçu pour redresser l'économie grecque. L'Allemagne avait alors été très critiquée pour sa position intransigeante, avant de redorer son blason en ouvrant grand ses portes aux réfugiés quelques semaines plus tard. Mais l'ouverture de Angela Merkel, à des années lumières des crispations de pays comme la Hongrie, ne fait plus l'unanimité en Allemagne.

Le pays s'attend à accueillir entre 800.000 et un million de demandeurs d'asile en 2015 et la fronde gronde chez les conservateurs allemands. La CSU bavaroise, composante clé de l'union conservatrice CDU-CSU, milite activement pour limiter les flux migratoires. Elle a menacé de prendre des "mesures d'urgence" en Bavière, région où arrivent l'immense majorité des réfugiés.

la rédaction avec AFP