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Washington planche sur une transition en Egypte

Manifestation des adversaires du régime de Hosni Moubrak près de la place Tahrir, au Caire. Des responsables américains ont annoncé jeudi qu'ils discutaient avec des dirigeants égyptiens des moyens de parvenir à une transition ordonnée du pouvoir qui pour

Manifestation des adversaires du régime de Hosni Moubrak près de la place Tahrir, au Caire. Des responsables américains ont annoncé jeudi qu'ils discutaient avec des dirigeants égyptiens des moyens de parvenir à une transition ordonnée du pouvoir qui pour - -

par Steve Holland et Susan Cornwell WASHINGTON (Reuters) - Des responsables américains ont annoncé jeudi qu'ils discutaient avec des dirigeants...

par Steve Holland et Susan Cornwell

WASHINGTON (Reuters) - Des responsables américains ont annoncé jeudi qu'ils discutaient avec des dirigeants égyptiens des moyens de parvenir à une transition ordonnée du pouvoir qui pourrait conduire à un départ anticipé du président Hosni Moubarak.

Le New York Times rapportait jeudi que l'administration Obama négociait avec des responsables égyptiens une proposition pour une démission immédiate de Moubarak.

La Maison blanche n'a pas confirmé les informations du Times mais a reconnu que le dialogue était engagé avec les Egyptiens pour tenter de résoudre la crise qui dure depuis 10 jours.

Après plusieurs jours de manifestations relativement calmes, des violences meurtrières ont opposé mercredi et jeudi des partisans et des adversaires du président après que ce dernier a fait part de son intention d'aller jusqu'au terme de son mandat en septembre.

Tommy Vietor, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison blanche, a indiqué que Barack Obama a déclaré que le temps est venu d'entamer "une transition pacifique, ordonnée et profonde grâce à des négociations exhaustives crédibles".

"Nous avons discuté avec les Egyptiens des divers moyens de faire avancer ce processus, mais toutes ces décisions doivent être prises par le peuple égyptien", a-t-il ajouté.

Selon un haut membre de l'administration, plus d'une option serait actuellement en discussion.

Obama et ses conseillers, qui suivent de très près la crise qui agite ce pays allié au Proche-Orient, ont pris soin de ne pas demander ouvertement la démission du président égyptien.

Au lieu de cela, ils ont plaidé pour qu'une transition en bon ordre "commence maintenant", laissant planer des doutes sur leur volonté de voir Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 30 ans, aller jusqu'au bout de son cinquième mandat.

BIDEN TÉLÉPHONE À SOULEIMANE

Suivant une proposition, Moubarak remettrait son pouvoir à un gouvernement de transition dirigé par le vice-président Omar Souleimane avec le soutien de l'armée, ajoute le Times, citant des responsables américains et des diplomates arabes.

La proposition appelle par ailleurs le gouvernement de transition à se tourner vers un large éventail de l'opposition, y compris les Frères musulmans, formation frappée d'interdit.

L'objectif est de travailler à une ouverture du système électoral égyptien afin de pouvoir organiser des élections libres et équitables en septembre, poursuit le journal.

Le vice-président Joe Biden s'est entretenu avec son homologue égyptien Souleimane jeudi et a demandé que "débutent immédiatement des négociations complètes crédibles afin que l'Egypte opère une transition vers un gouvernement démocratique".

Biden a également souhaité que le gouvernement égyptien empêche toute éruption de violences et a appelé à la libération des journalistes et militants des droits de l'homme détenus.

Deux sénateurs influents, le démocrate John Kerry et le républicain Jonh McCain, ont appelé Moubarak à accepter cette transition et ont fait adopter une proposition par la chambre haute allant plus loin que la position de la présidence.

"Le président (Obama), la secrétaire (d'Etat Hillary) Clinton et d'autres ont encouragé le gouvernement égyptien à s'engager dans une transition en bon ordre. Pour le reste, nous conversons nos conseils privés", a commenté P.J. Crowley, porte-parole de département d'Etat, interrogé sur les informations publiées par le quotidien.

De hauts responsables de l'administration Obama ont précisé que la proposition est une option parmi plusieurs autres qui sont actuellement discutées avec des responsables égyptiens de haut rang afin de convaincre Moubarak de démissionner.

Il semble toutefois que les négociations n'aient pas lieu directement avec le chef de l'Etat égyptien.

Le Times précise que les discussions entre les deux gouvernements se poursuivent bien que Moubarak se soit montré pour l'instant opposé à l'idée d'un départ immédiat.

Moubarak a expliqué jeudi à une journaliste de la chaîne ABC que s'il quittait ses fonctions tout de suite, cela plongerait l'Egypte dans le chaos et que les Frères musulmans pourraient s'emparer du pouvoir.

Eric Beech; Pierre Sérisier pour le service français