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Vive émotion lors du sauvetage des mineurs chiliens

Mario Gomez (au centre), qui à 63 ans était le plus âgé des 33 mineurs bloqués bloqués depuis plus de deux mois au Chili à 600 mètres de fond, a retrouvé l'air libre mercredi, comme déjà plus d'une dizaine de ses collègues vers 13h00 GMT. L'opération de s

Mario Gomez (au centre), qui à 63 ans était le plus âgé des 33 mineurs bloqués bloqués depuis plus de deux mois au Chili à 600 mètres de fond, a retrouvé l'air libre mercredi, comme déjà plus d'une dizaine de ses collègues vers 13h00 GMT. L'opération de s - -

par César Illiano et Terry Wade COPIAPO, Chili (Reuters) - Douze des 33 mineurs bloqués depuis plus de deux mois au Chili à 600 mètres de fond ont...

par César Illiano et Terry Wade

COPIAPO, Chili (Reuters) - Douze des 33 mineurs bloqués depuis plus de deux mois au Chili à 600 mètres de fond ont été remontés à la surface ces dernières heures, à la faveur d'une opération menée dans une intense émotion et filmée en direct pour le monde entier.

Bloqués depuis un effondrement dans la mine le 5 août, les mineurs doivent être ramenés un à un à l'air libre. L'opération pourrait durer jusqu'à 36 heures. A 13h00 GMT mercredi, douze d'entre eux avaient été hissés à l'air libre, à chaque fois sous les applaudissements et les cris de joie.

Florencio Avalos, 31 ans, a été le premier mineur remonté dans une étroite capsule hissée dans un conduit spécialement percé pour cette opération de sauvetage.

Ce père de deux enfants a été enlacé et embrassé par ses proches à sa descente de la nacelle, après avoir parcouru les 625 mètres de la remontée en 16 minutes. Il a ensuite été salué par le président chilien Sebastian Pinera alors que la foule alentour scandait "Chili! Chili!".

En présence de centaines de journalistes venus du monde entier, son apparition à la surface a été saluée par une explosion de joie parmi les familles des mineurs installées dans un camp de tentes dressé au-dessus de la petite mine d'or et de cuivre, dans le désert de l'Atacama, dans le nord du pays.

Le deuxième à remonter à l'air libre, Mario Sepulveda, a provoqué les rires de l'assistance avec ses cris de joie qui s'entendaient avant même sa sortie du tunnel.

"Je suis tellement heureux", a-t-il crié, après avoir distribué des pierres, y compris au président chilien, en souvenir de son séjour sous terre.

Mario Gomez, qui à 63 ans était le mineur de plus âgé bloqué au fond, souffre de silicose et portait un masque à oxygène quand il a atteint la surface. Il est aussitôt tombé à genoux pour prier et remercier Dieu.

Cette opération de secours est vécue comme une cause nationale au Chili. Un vaste drapeau chilien a été déployé devant le puits de secours.

LUNETTES NOIRES

Ces hommes ont passé 69 jours dans les entrailles sombres et humides de la mine. Jamais des mineurs n'avaient survécu aussi longtemps après un accident et leur sauvetage a captivé le monde entier.

Après l'effondrement de la mine, ils étaient passés pour morts pendant 17 jours jusqu'à ce qu'ils soient repérés vivants à travers un conduit très étroit.

Ce conduit a ensuite servi de cordon ombilical pour faire parvenir aux reclus de l'eau et des vivres et leur permettre d'établir des contacts avec leurs proches et de garder le moral pendant la longue attente.

Il leur a en outre été conseillé de faire de l'exercice afin de ne pas prendre de poids pour ne pas compliquer les opérations de retour à la surface.

D'après les médecins, certains risquent cependant de souffrir de séquelles psychologiques pendant longtemps.

Durant leur remontée dans la nacelle baptisée Phénix, du nom de l'oiseau mythique qui renaît de ses cendres, il leur a été demandé de garder les yeux fermés. De retour à la surface, ils doivent porter des lunettes aux verres fumés pour ne pas abîmer leurs yeux habitués à l'obscurité. Ils devront ensuite passer deux jours en observation dans un hôpital voisin.

Après l'accident, le président Sebastian Pinera a ordonné un renforcement des règles de sécurité dans les mines.

Bertrand Boucey et Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser