Visite historique et controversée du pape au Royaume-Uni

EDIMBOURG (Reuters) - Le pape Benoît XVI entame jeudi une visite historique de quatre jours au Royaume-Uni assombrie par les scandales de pédophilie impliquant des ecclésiastiques et de récents propos controversés visant la Grande-Bretagne.

Des victimes d'abus sexuels ont exhorté mercredi le Vatican à remettre à la police les listes des auteurs présumés de ces méfaits pour éviter toute récidive.

Des groupes de militants laïques, des associations d'homosexuels et des partisans de l'ordination des femmes prévoient de manifester pendant la visite du souverain pontife.

Le voyage de Benoit XVI est une visite d'Etat à l'invitation de la reine Elisabeth. Le pape se rendra à Edimbourg et à Glasgow en Ecosse, et à Londres et Birmingham en Angleterre.

Dans une lettre ouverte au quotidien The Guardian, une cinquantaine de personnalités britanniques estiment que le pape ne devrait pas "avoir l'honneur d'une visite d'Etat" et l'accusent de ne pas avoir réagi aux affaires de pédophilie comme il l'aurait dû.

Des milliers de tickets pour assister aux messes en plein air restent invendus et selon la police, un tiers d'un parc de Glasgow où doit être célébrée une messe risque d'être vide.

Le prix des tickets est mis en cause pour expliquer cette participation plus faible que prévu à Glasgow et à Birmingham où le pape doit béatifier le cardinal John Henry Newman converti au catholicisme en 1845. Seule une veillée de prière prévue à Hyde Park, à Londres, samedi devrait rassembler de nombreux fidèles.

Le seul pape à s'être rendu en Grande-Bretagne jusqu'ici était Jean-Paul II qui avait reçu un accueil enthousiaste en 1982. Si les catholiques britanniques reconnaissent que Benoît XVI n'a pas le charisme de son prédécesseur, ils restent confiants vis-à-vis du succès de sa visite.

La visite du pape survient après des propos controversés tenus par un cardinal allemand comparant la Grande-Bretagne à un pays du tiers monde. Le Vatican a minimisé mercredi les déclarations de Walter Kasper, affirmant que le prélat n'avait "aucune sorte d'intention négative ou de mépris pour le Royaume-Uni".

Le cardinal allemand, ancien responsable du Conseil pontifical pour l'unité des chrétiens, devait accompagner le pape au Royaume-Uni, mais sa participation a été annulée pour des raisons de santé, selon un porte-parole du Vatican.

Avril Ormsby; Marine Pennetier pour le service français