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Vague d'attentats anti-chiites en Irak, 67 morts

Sur les lieux d'un double attentat meurtrier dans le quartier de Kadhimiya, dans le nord-ouest de Bagdad. Cinq attaques visant des chiites, dont quatre dans des quartiers habités par cette communauté à Bagdad, ont fait au moins 67 morts et près de 140 ble

Sur les lieux d'un double attentat meurtrier dans le quartier de Kadhimiya, dans le nord-ouest de Bagdad. Cinq attaques visant des chiites, dont quatre dans des quartiers habités par cette communauté à Bagdad, ont fait au moins 67 morts et près de 140 ble - -

par Suadad al-Salhy et Kareen Raheem BAGDAD (Reuters) - Cinq attentats visant des chiites, dont quatre dans des quartiers habités par cette...

par Suadad al-Salhy et Kareen Raheem

BAGDAD (Reuters) - Cinq attentats visant des chiites, dont quatre dans des quartiers habités par cette communauté à Bagdad, ont fait au moins 67 morts et près de 140 blessés jeudi en Irak, rapportent les autorités.

Ces violences s'inscrivent dans un contexte de très vives tensions entre chiites et sunnites depuis le retrait des dernières troupes américaines à la mi-décembre, mais aussi de fêtes annuelles pour la communauté chiite.

Moins d'une semaine après le départ des GI's, une vague d'attentats anti-chiites à Bagdad avait fait 72 morts le 22 décembre.

Jeudi, un kamikaze a actionné ses charges au passage de pèlerins chiites, tuant au moins 38 personnes et faisant 70 blessés, a rapporté Koussaï al Abadi, chef du conseil provincial de Nassiria. L'explosion, a-t-il dit, s'est produite à un poste de contrôle de la police à l'ouest de la ville de Nassiria, à 300 km au sud-est de Bagdad.

Plusieurs centaines de milliers de pèlerins chiites devraient converger dans les jours qui viennent vers la ville sainte de Kerbala, dans le sud de l'Irak, à l'occasion de la fête chiite de l'Arbaïn, qui tombe dans une semaine.

Cette fête marque la fin de la période annuelle de deuil pour l'imam Hussein ben Ali, petit-fils de Mahomet, mort en l'an 680 à la bataille de Kerbala.

Les chiites risquent fort d'être pris pour cibles à la période de l'Arbaïn, comme cela fut le cas ces dernières années, après la chute de Saddam Hussein en 2003, déclare John Drake, consultant risque du groupe AKE.

MOTOCYCLETTE

Dans la matinée, un double attentat à la voiture piégée a fait 16 morts et 36 blessés dans le quartier de Kadhimiya, dans le nord-ouest de Bagdad, selon un bilan définitif fourni par les autorités sanitaires de la capitale.

Deux autres bombes ont coûté la vie à 13 personnes au moins et fait 32 blessés dans le quartier déshérité de Sadr City, dans le nord-est de la capitale.

Un de ces deux engins explosifs était caché sur une moto.

"Un groupe de travailleurs journaliers était rassemblé, en attendant d'être embauché. Quelqu'un a garé une petite motocyclette à proximité. Quelques minutes plus tard, elle a explosé, tuant des gens, en blessant d'autres et mettant le feu à des voitures", a témoigné un policier sur le site, où l'on pouvait voir éparpillés des outils et des chaussures.

La police dit avoir découvert et désactivé deux autres engins explosifs.

Neuf ans après l'invasion américaine, l'Irak est toujours le théâtre d'attaques sanglantes de la part de groupes insurgés sunnites ou de milices chiites.

Sadr City est le fief de l'imam radical chiite Moktada al Sadr, dont la milice, l'armée du Mehdi, a autrefois combattu les troupes américaines et l'armée irakienne. Sadr est désormais allié au Premier ministre chiite Nouri al Maliki.

A la mi-décembre, le chef du gouvernement a demandé au parlement de voter une motion de défiance contre le vice-Premier ministre Saleh al Moutlaq. Un mandat d'arrêt a par ailleurs été émis à l'encontre du vice-président Tareq al Hachemi, accusé de diriger des escadrons de la mort.

Moutlaq et Hachemi sont des dirigeants d'Irakia, un bloc laïque soutenu par les sunnites.

Premier groupe représenté au parlement, Irakia a accepté il y a un an un accord de partage du pouvoir censé réduire les tensions interreligieuses mais se plaint aujourd'hui d'être mis à l'écart par le chef du gouvernement.

Jean-Stéphane Brosse et Eric Faye pour le service français, édité par Gilles Trequesser