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Une réunion entre Tories et LibDem prévue ce dimanche

Représentants des conservateurs et des libéraux-démocrates britanniques se rencontreront ce dimanche à 10h00 GMT pour discuter d'une alliance de gouvernement après les élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire, une premièr

Représentants des conservateurs et des libéraux-démocrates britanniques se rencontreront ce dimanche à 10h00 GMT pour discuter d'une alliance de gouvernement après les élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire, une premièr - -

par Adrian Croft LONDRES - Représentants des conservateurs et des libéraux-démocrates britanniques se rencontreront dimanche à 10h00 GMT pour...

par Adrian Croft

LONDRES (Reuters) - Représentants des conservateurs et des libéraux-démocrates britanniques se rencontreront dimanche à 10h00 GMT pour discuter d'une alliance de gouvernement après les élections législatives qui n'ont pas permis de dégager une majorité claire, une première en Grande-Bretagne depuis 1974.

Les dirigeants des deux formations, David Cameron pour les Tories et Nick Clegg pour les LibDem, ne participeront pas à cette réunion, a déclaré samedi un porte-parole du Parti conservateur.

Il est cependant peu probable qu'un accord entre les deux partis soit trouvé avant lundi, a-t-il ajouté. Les députés tories au Parlement, qui seront tenus au courant de l'évolution des discussions, ne se réuniront pas avant lundi soir.

Nick Clegg, pour sa part, rencontrait samedi les élus et la direction de son parti.

Il s'est entretenu vendredi par téléphone avec son homologue conservateur David Cameron, qui espère pouvoir diriger un gouvernement de coalition après que son parti a terminé en tête du scrutin mais sans obtenir la majorité absolue des sièges.

Les deux hommes ont "convenu d'explorer plusieurs pistes pour un programme de réformes politiques et économiques", a déclaré vendredi soir un porte-parole de Clegg.

Les deux dirigeants ont ensuite passé le relais à leurs adjoints qui doivent poursuivre les négociations.

La possibilité d'une alliance entre les deux partis fait d'ores et déjà grincer des dents chez de nombreux militants LibDem, pour la plupart classés plus à gauche que leurs dirigeants.

Après proclamation des résultats des législatives de jeudi dans 649 des 650 circonscriptions, les conservateurs disposent de 306 sièges, les travaillistes du Premier ministre sortant, Gordon Brown, de 258 sièges et les libéraux démocrates de 57 sièges. Les autres formations se partagent 28 sièges, le Parti national écossais (SNP) obtenant six élus.

C'est la première fois depuis 1974 que la Grande-Bretagne se trouve dans la configuration particulière d'un "hung parliament", une chambre basse sans majorité claire. Il faut au moins 326 sièges à un parti pour disposer de la majorité absolue aux Communes.

"Les électeurs ont estimé que M. Cameron avait assez fait pour avoir les clés du 10, Downing Street, mais pas assez toutefois pour avoir les mains libres", écrit samedi le Financial Times.

APPEL À LA DÉMISSION DANS LES RANGS DU LABOURS

Il est beaucoup plus facile à David Cameron de proposer une alliance à Nick Clegg que l'inverse. En effet, échaudés par une tentative secrète de rapprochement avec le Labour en 1998, les militants LibDem ont imposé un code de procédure très strict pour ratifier toute alliance post-électorale.

Le leader du parti doit notamment obtenir l'aval des trois quarts des députés et des trois quarts des membres du comité exécutif de la formation.

Vendredi, Gordon Brown a déclaré qu'il fallait laisser du temps aux conservateurs et aux libéraux-démocrates pour mener leurs discussions. Il a ajouté qu'il négocierait avec les centristes de Nick Clegg si ceux-ci ne parvenaient pas à un accord de gouvernement avec les Tories.

Nombre d'observateurs parient plutôt sur un gouvernement minoritaire dirigé par David Cameron qui pourrait tenter de négocier l'appui ponctuel des petits partis nationalistes d'Irlande du Nord, d'Ecosse et du Pays de Galles, quitte à organiser plus tard de nouvelles élections.

Le Labour n'a pas l'intention de céder sans résistance.

"Les règles sont qu'en cas de 'hung parliament', la priorité ne revient pas au parti ayant le plus de sièges, mais au gouvernement en place", a souligné Peter Mandelson, ministre des Entreprises.

Et il a fait un appel du pied aux "LibDem": "Ce que les libéraux démocrates vont comprendre, c'est que le seul moyen qu'ils ont de faire avancer les choses sur leur priorité numéro un, la réforme du mode de scrutin, c'est de travailler avec le Labour et non pas avec les Tories."

Samedi, un député travailliste, John Mann, a appelé Gordon Brown à démissionner. "Gordon Brown a fait son temps. Il a, certes, été un excellent chancelier de l'Echiquier mais il s'est révélé un piètre Premier ministre, distant et coupé des réalités. Le Labour a perdu à cause de cela", a-t-il expliqué dans un communiqué.

Avec la rédaction de Londres, Jean-Stéphane Brosse, Guy Kerivel et Jean-Loup Fiévet pour le service français