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Une femme violée au Darfour obtient le prix Anna Politkovskaïa

Le Dr Halima Bashir ici avec l'ancien président américain George W. Bush, dans le Bureau oval à la Maison blanche, avec son livre "Tears of the Desert" ("Les larmes du désert"). Violée par des militaires soudanais après avoir dénoncé publiquement des atro

Le Dr Halima Bashir ici avec l'ancien président américain George W. Bush, dans le Bureau oval à la Maison blanche, avec son livre "Tears of the Desert" ("Les larmes du désert"). Violée par des militaires soudanais après avoir dénoncé publiquement des atro - -

LONDRES (Reuters) - Le Dr Halima Bashir, violée par des militaires soudanais après avoir dénoncé publiquement des atrocités au Darfour, a reçu...

LONDRES (Reuters) - Le Dr Halima Bashir, violée par des militaires soudanais après avoir dénoncé publiquement des atrocités au Darfour, a reçu mercredi le prix Anna Politkovskaïa décerné aux militantes des droits de l'homme.

Le prix, attribué en hommage à la journaliste russe assassinée il y a quatre ans, est remis tous les ans par le groupe Reach All Women in War.

"Ce qui m'est arrivé, ce qui est arrivé à tant de femmes du Darfour, nous ne pourrons jamais l'oublier", a déclaré par téléphone à Reuters cette femme de 30 ans, qui vit désormais en exil en Grande-Bretagne.

"La seule chose qui pourrait nous faire oublier, (...) c'est de voir s'appliquer la justice."

Halima Bashir travaillait en 2004 comme médecin dans une clinique de campagne au Darfour, la grande région occidentale du Soudan, quand elle a été témoin d'une attaque de miliciens contre une école. Elle dit y avoir vu des fillettes frappées et violées sous les yeux de militaires soudanais impassibles. Certaines avaient huit ans à peine.

La jeune femme a informé des employés des Nations unies de cette attaque des miliciens arabes alliés à Khartoum.

Selon son récit, qu'elle a livré dans un livre baptisé "Tears of the Desert" ("Les larmes du désert"), des militaires l'ont retrouvée, brûlée à l'aide de cigarettes, tailladée à coups de couteau et violée à plusieurs reprises.

Ils l'ont laissée en vie, lui disant: "Maintenant, tu peux aller parler de viol au monde entier."

Bashir estime que la situation au Darfour, en proie à la guerre civile depuis 2003, s'est fortement dégradée alors que la communauté internationale ne s'en préoccupe plus.

Adrian Croft, Jean-Stéphane Brosse pour le service français