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Une expédition sur les traces du dernier vol d'Amelia Earhart

Soixante-quinze ans après sa disparition au-dessus du Pacifique, une expédition se lance cet été à la recherche de l'aviatrice Amelia Earhart, pionnière de la conquête du ciel. /Photo d'archives/REUTERS/Tim Wimborne

Soixante-quinze ans après sa disparition au-dessus du Pacifique, une expédition se lance cet été à la recherche de l'aviatrice Amelia Earhart, pionnière de la conquête du ciel. /Photo d'archives/REUTERS/Tim Wimborne - -

par Malia Mattoch McManus HONOLULU (Reuters) - Soixante-quinze ans après sa disparition au-dessus du Pacifique, une expédition se lance cet été à la...

par Malia Mattoch McManus

HONOLULU (Reuters) - Soixante-quinze ans après sa disparition au-dessus du Pacifique, une expédition se lance cet été à la recherche de l'aviatrice Amelia Earhart, pionnière de la conquête du ciel.

Le sort de l'Américaine, qui tentait de boucler le premier tour du monde aérien de l'histoire le long de la ligne de l'Equateur, demeure l'un des mystères les plus marquants du XXe siècle.

L'expédition, qui devrait quitter Hawaï ce mardi, a fait sienne l'hypothèse selon laquelle l'aviatrice et son navigateur, Fred Noonan, se seraient retrouvés naufragés et pris au piège sur une petite île déserte de l'archipel des Kiribati, Nikumaroro, à près de 3.000 km d'Hawaï.

"L'opinion réclame des preuves, des signes irréfutables que c'est bien là que s'est achevée le voyage d'Amelia Earhart", explique Richard Gillespie, directeur du Groupe international de recherche des avions historiques (TIGHAR).

Pour les membres de l'expédition, cette preuve intangible ne peut être que la carcasse du Lockheed Electra, le bimoteur que pilotait l'Américaine mais que nul n'a pour l'heure retrouvé.

Ils seront aidés dans leur traque par des techniciens de Phoenix International, une société spécialisée sous contrat avec l'US Navy qui a notamment retrouvé l'an dernier la "boîte noire" du Rio-Paris d'Air France accidenté en 2009.

L'expédition, qui emporte avec elle des sous-marins radiocommandés équipés de sonars et de caméras, devrait durer une trentaine de jours, dont seize de navigation.

FLACON DE COSMÉTIQUE, PHOTO RESTAURÉE

La thèse Nikumaroro se fonde sur de précédentes découvertes, notamment un flacon de cosmétique d'une marque populaire dans les années 1930, des fragments d'un poudrier ainsi qu'une fermeture à glissière des années 1930. Des fragments d'os humains ont également été découverts.

Elle s'appuie aussi sur une photo prise par un officier britannique trois mois après la disparition et récemment restaurée, où l'on distingue ce qui ressemble à un train d'atterrissage échoué sur un récif de l'île.

"Nous avons découvert des traces d'une naufragée américaine des années 1930 mais rien qui porte son nom. Les analyses d'ADN n'ont pas abouti (...) La suite logique à présent, c'est l'avion", poursuit Richard Gillespie, qui a consacré 24 ans de sa vie à ce dossier.

La reconstitution du dernier vol d'Amelia Earthart et Fred Noonan s'interrompt le 2 juillet 1937 alors qu'ils décollent de Papouasie-Nouvelle-Guinée à destination de l'île de Howland, au coeur du Pacifique, à quelque 2.500 milles de là. Quelques heures plus tard, l'aviatrice annonce que son bimoteur commence à manquer de carburant. Ce sera son dernier contact radio.

La disparition de cette figure populaire et médiatique avait déclenché des recherches maritimes et aériennes d'un coût alors sans précédent. Mais l'opération avait échoué.

Les chercheurs du TIGHAR estiment qu'Earhart et Noonan ont procédé à un atterrissage d'urgence sur la petite île de Nikumaroro, alors connue sous le nom d'île Gardner, à 640 km au sud-est de leur destination initiale.

L'avion, poursuit Richard Gillespie, aurait ensuite été fracassé et détruit par la violence des vagues battant le littoral de l'île.

Henri-Pierre André pour le service français, édité par Gilles Trequesser