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Une ancienne base de l'otan donne des ailes à la lorraine

Image de synthèse du Skylander. La Lorraine inaugurera ce samedi "Chambley Planet'Air", une ancienne base de l'Otan reconvertie en zone d'activités aéronautiques où sera assemblé cet avion léger conçu par Geci Aviation. /Image d'archives/REUTERS/Handout/G

Image de synthèse du Skylander. La Lorraine inaugurera ce samedi "Chambley Planet'Air", une ancienne base de l'Otan reconvertie en zone d'activités aéronautiques où sera assemblé cet avion léger conçu par Geci Aviation. /Image d'archives/REUTERS/Handout/G - -

par Gilbert Reilhac STRASBOURG (Reuters) - La Lorraine inaugurera ce samedi "Chambley Planet'Air", une ancienne base de l'Otan reconvertie en...

par Gilbert Reilhac

STRASBOURG (Reuters) - La Lorraine inaugurera ce samedi "Chambley Planet'Air", une ancienne base de l'Otan reconvertie en zone d'activités aéronautiques où sera assemblé le Skylander, un avion léger conçu par Geci Aviation.

Le conseil régional a investi 30 millions d'euros pour réaménager le site de 500 hectares posé à trente kilomètres au sud-ouest de Metz, en Moselle. Un millier d'emplois y sont attendus d'ici trois ans.

La majeure partie seront créés au sein des deux parcs d'entreprises, l'un généraliste, l'autre aéronautique, dont 313 emplois directs générés par Geci qui envisage de produire à 1.500 exemplaires son bi-turbopropulseur d'ici 2027.

L'entreprise emploie déjà 88 personnes, 146 avec les sous-traitants.

Une zone d'activités sportives et de loisirs s'articule autour des trois pistes vouées aux avions légers, aux ultra légers motorisés (ULM) et aux planeurs.

Chambley accueille aussi, depuis 1989, le "Mondial Air Ballons", plus grand rassemblement international de montgolfières créé par Philippe Buron Pilâtre, descendant du Lorrain Pilâtre de Rozier, qui fut du premier vol habité à bord d'un ballon à air chaud. C'était en 1783.

"C'est un vrai projet d'aménagement du territoire qui permet de revitaliser un secteur économique qui souffre au gré des crises de la sidérurgie", a dit à Reuters Noël Jouaville, directeur général adjoint du conseil régional qui pilote le projet.

"On n'est pas à Toulouse, on n'est pas en Aquitaine, mais il existe une filière aéronautique Lorraine", assure-t-il.

SOUTIEN DE BORLOO

Née en partie de la volonté de l'Etat, en association avec Dassault, de reconvertir certaines PME lorraines au service de l'aviation française, on la trouve notamment au sein du "cluster" Aériades qui regroupe une trentaine d'entreprises et de centres de recherche.

En quête d'un terrain d'atterrissage depuis plusieurs années, le projet Skylander a failli partir au Portugal.

"Des institutionnels français m'ont dit : 'Ce projet qui est superbe doit absolument se faire en Lorraine", raconte Serge Bitboul, PDG fondateur de Geci international, maison mère de l'avionneur.

Cet ingénieur aéronautique se prévaut des soutiens du ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, du président de la Région Lorraine, le socialiste Jean-Pierre Masseret, mais aussi de l'ancien président UMP, Gérard Longuet.

Société d'ingénierie aéronautique cotée en bourse et forte de 700 salariés, Geci international a conçu avec le Skylander un avion rustique, doté d'une autonomie de 2.000 kilomètres, capable de se poser sur des pistes courtes et d'emmener trois tonnes de fret.

"Il convient bien au désenclavement des zones isolées", assure Serge Bitboul qui annonce de premiers protocoles d'accord, pour un total de 14 avions, avec la Malaisie et Abou Dhabi.

Geci a pris pied dans le monde des avionneurs dès fin 2008 en rachetant Reims Aviation, constructeur du F 406, bimoteur à hélices lui-même mais offrant la moitié des capacités du Skylander.

Installé dans des locaux provisoires, Geci compte lancer à la fin de l'année le chantier de sa future usine, assembler un premier prototype l'an prochain et obtenir les certifications, préalables à la mise en production, au second semestre 2012.

Le coût du projet, estimé à 160 millions d'euros, bénéficiera de 20 à 25% d'aides publiques, dont une avance remboursable de 9 millions d'euros de la région, selon Serge Bitboul.

Alors que cette décision a été adoptée la semaine dernière en Lorraine sans les voix des Verts ni du groupe Majorité présidentielle qui la jugent risquée, Jean-Louis Borloo vient de réitérer, dans un courrier au PDG de Geci, la confiance de l'Etat dans "ce beau projet".

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse